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546 LE'ITRES CANADIENNES 2002 Lisa Carducci, Correspondance de Beijing 1991-1997. Preface d'Andre Carpentier Montreal, XYZ editeur, coll. Documents, 2000, 264 p., 16,95$ Publier une correspondance implique de nombreux enjeux que les recherches actuellessurI'epistolaires'emploient arepertorier etaanalyser. Pourquoi rendre accessible a tout Ie monde, en effet, ce qui etait cense relever du priveet de I'intime? Commentlire les echanges epistolaires sans se sentir voyeur, voyeuse? Quel interet, enfin, y a-t-il aune telle publication ? Lisa Carducci repond consciencieusement aces interrogations dans son avant-propos. Les lettres qu'elle met a notre disposition, ses conversations avec un eventail eclectique d'ecrivains, offrent un plaisir certain de lecture, d'un ordre different peuH~tre de celui que l'auteur autait souhaite mais qui n'en conserve pas moins toute sa saveur. On en apprendra evidemment beaucoup sur la Chine et sur les Chinois, non pas d'un point de vue touristique, mais bien d'une perspective toute interiorisee. Des details souvent, qui tranchent avec ceque I'on croitsavoir:«Tu sais, a Beijing on ne clitjamais qu'il fait plus de 36, car, a partir de 37, la loi oblige a donner conge aux employes s'ils se sentent incommodes par la chaleur. Tout Ie monde sait cela, mais on n'en parle pas ouvertemenl». L'auteure s'est etablie la-bas, pour de bon - dans toute la force positive de l'expression -, et reussit amerveille anous convaincre que c'etait Ie seul endroit au monde qui meritait de telles concessions de vie. Pourtant, Carducci dira a plusieurs reprises a quel point elle a peur qu'on ne I'oublie: cette correspondance effrroee (triee parmi quelque 8 000 lettres i), echo de sa lointaine presence, se pose en garantie contre I'indifference . De plus, dans ce melange de voix diverses, dont emerge bien sur celie de Carducci qui fait office de point d'ancrage, s'imposent non seulement des signatures connues, mais des styles, des toumures, qui disent souvent autre chose que Ie contenu des lettres. Celles de Louise de Gonzague Pelletier apparaissent a cet egard les plus etonnantes: la poesie particuliere qui s'en degage, a la limite plus convaincante que celie de ses recueils parce que mains recherchee peut-etre, laisse comprendre des inquietudes et des souffrances que la pudeur I'empeche de nommer. La distance, source d'inquietude chez Carducci, permet pourtant une liberte d'expression que la promiscuite avec les ecrivains aurait tot fait d'aneantir dans Ie petit monde des lettres quebecoises. Ses commentaires assez durs a I'egard d'un roman de Dominique Blondeau «

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