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SCIENCES HUMAINES 525 Audet), tout comme il compare l=effet procuré par chacune, ces contacts distincts entre le livre et lui, cette suite d=effets divers et achevés liés à un parcours discontinu. Il tentera de se faire une image d=ensemble, complexe et instable (dans son interprétation du recueil) et déclarera souvent ensuite (dans son impression esthétique plus ou moins fragmentée) qu=il s=agit d=un recueil * intéressant + ou * inégal +. Edgar Allan Poe a fondé la théorie de la nouvelle en parlant de son unité d=effet, et on reconnaît généralement la nouvelle comme un genre à fort impact. Il en va toutefois différemment du recueil, observé comme lieu esthétique, dont l=effet sur le lecteur semble beaucoup plus problématique. À la dimension interprétative de la lecture du recueil s=ajoute ainsi une dimension esthétique qui répond à des mécanismes particuliers. Jean-Noël Blanc, disant que chaque nouvelle * a besoin d=un instant de silence autour d=elle +, observait ainsi que le recueil peut servir la nouvelle comme il peut la défavoriser : * [L=] ingestion [de la nouvelle] peut être rapide, sa digestion est toujours lente. Or, l=ordre du recueil ne permet pas toujours de passer avec aisance du silence qui doit accompagner une nouvelle au bruit que fait la suivante qui commence. + S=inspirant des théories de la lecture plutôt que de la tradition des poétiques morphologiques, René Audet propose une nouvelle base, solide, claire et sans parti pris, pour les études sur la textualité du recueil. Sans invalider les positions de ses prédécesseurs, qui deviennent des professions de foi interprétatives, des lectures, elle propose une voie fertile pour analyser la poétique du recueil d=essais, de poèmes, de contes, de souvenirs, etc. B ainsi que du recueil de nouvelles. (DENIS SAUVÉ) La pensée composée. Formes du recueil et constitution de l=essai québécois, s. la dir. de François Dumont Québec, Nota bene, coll. Les cahiers du CRELIQ, 287 p., 23,95$ Depuis une trentaine d=années, l=essai québécois reçoit une attention limitée mais constante. Après les travaux de Jean-Marcel Paquette (ou Jean Marcel), Laurent Mailhot et Robert Vigneault, François Dumont, le directeur du collectif La pensée composée. Formes du recueil et constitution de l=essai québécois, semble maintenant devenu une des figures importantes de la recherche sur l=essai au Québec. Le projet qu=il a coordonné se distingue d=abord par sa grande cohérence d=ensemble : après un * Prologue + suivi d=un long texte introductif de Robert Major, l=ouvrage, divisé en trois sections (* Un commencement rétrospectif +, * Retours en amont + et * Prolongements +), comprend quatorze études placées en ordre chronologique, allant de 1960 à 1974. Chacune des sections est précédée d=une brève mais utile présentation de Dumont. Celui-ci ajoute aussi un * Épilogue + succinct dans lequel il choisit de laisser la problématique ouverte à d=autres questionnements B ce qui est louable B, mais il n=aurait sans doute pas été superflu d=être plus 526 LETTRES CANADIENNES 2000 audacieux et de développer davantage de possibles conclusions à tirer de cette publication sur l=essai. En fait, La pensée composée traite autant B et peut- être même plus B de la problématique du recueil comme forme que de celle de l=essai comme genre ou discours singulier. Les livres étudiés contiennent tous des essais (ou textes divers) écrits durant les décennies précédentes, mais mis en recueil par les auteurs (ou leur éditeur) durant la période étudiée. Si, pour des raisons diverses, plusieurs livres demeurent importants (Les insolences du Frère Untel de Jean-Paul Desbiens ou La ligne du risque de Pierre Vadeboncœur), d=autres (Répertoire et Nouveau répertoire de Jean Simard ou Vers une sagesse de François Hertel) sont peu connus de nos jours. Voilà que se pose d=emblée la question de la pertinence de...

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