In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

530 LETTRES CANADIENNES 2000 leurs préférences pour l=un ou pour l=autre. Ainsi, [Marie-Andrée] Beaudet va utiliser presque essentiellement les guillemets, gardant l=italique pour souligner une phrase importante [...]. Si la mise entre guillemets obéit à des conventions, elle n=est cependant pas une obligation. Par exemple, le terme * institution + est mis entre guillemets jusqu=au moment où le locuteur cite l=instance (Pierre Bourdieu) qui en a donné la définition savante. Heureusement, les passages comme ceux-là ne sont pas légion, car de telles précisions apportent, somme toute, très peu de choses significatives à la compréhension de la citation ou du texte emprunté dans les ouvrages savants. Ils montrent toutefois les limites de l=étude des marqueurs discursifs et que ceux-ci n=ont assurément pas tous la même valeur. La conclusion ouvre les perspectives de l=ouvrage et permet aux auteurs d=amorcer une critique moins restreinte par leur cadre de recherche et leur méthodologie, toujours efficaces mais rigides. Livre qui se présente sans prétention, mais qui fait preuve d=une grande rigueur, Les * essais littéraires + aux éditions de l=Hexagone dégage de bonnes pistes de recherche et atteint en grande partie les objectifs (modestes) qu=il s=était fixés. En revanche, il demeure partiellement inachevé et risque de laisser insatisfaits des lecteurs qui auraient souhaité en savoir davantage. Il est à noter que, sans être un * petit manuel +, cette étude possède d=indéniables qualités pédagogiques, qu=elle est presque un modèle de structuration de la recherche en études littéraires. Enfin, que le travail subventionné soit terminé ou non, il serait opportun que Dion, Clément et Fournier reprennent là où ils ont laissé et qu=ils aillent plus à fond dans cette étude déjà bien amorcée de la critique littéraire universitaire au Québec. (PASCAL RIENDEAU) Robert Major, Convoyages Orléans (Ontario), Les Éditions David, 1999, 334 p., 18$ Le convoyage n=a rien à voir avec la littérature québécoise ou francocanadienne , du moins à premier abord. Terme tiré d=un lexique nautique, il désignerait plutôt l=action de conduire un voilier d=un endroit à l=autre selon un but plus ou moins précis. Si Robert Major s=en est inspiré pour le titre de son recueil d=essais sur la littérature québécoise et franco-canadienne, c=est pour souligner non pas tant un objet à l=étude qu=une relation. D=abord, ce terme établit une dynamique de découverte qui fait de Major un guide, et de ses lecteurs soit des passagers, soit les membres de l=équipage. Ensuite, l=auteur insiste sur le fait que le convoyage possède une finalité qui, sans pour autant exclure le plaisir, confère au voyage un * tonus particulier + , ce qui le distingue de la simple croisière. Or, si la métaphore lecture/voyage n=est pas des plus originales B l=auteur lui-même en convient B, cette petite précision sur le mode du voyage sert d=indice élégant quant à la prise de position assez classique du critique SCIENCES HUMAINES 531 vis-à-vis la tradition littéraire. Cette métaphore englobe les résonances d=Horace et ses mots d=ordre qui résument si bien la fonction classique de la littérature : * Prodesse + et * delectare +, instruire et plaire. Il n=est donc pas étonnant que Major fasse l=éloge des grands savants qui sont ou étaient aussi de * puissants vulgarisateurs +, car son ambition, en tant que convoyeur, est justement d=accomplir un travail de vulgarisation, de prendre la connaissance, * là où elle est +, et de la conduire * là où elle n=est pas encore, là où on l=attend +. Ainsi, cet ouvrage vise avant tout un public composé d=étudiants et de non-spécialistes. L=essentiel, comme le dit Major dans son essai sur les marges et la marginalisation, se résume en peu de mots : * Il suffit de lire, et de se laisser porter +. Du reste, les précisions sur la nature de cette connaissance et sur les manières...

pdf

Share