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86 lettres canadiennes 1999 tion+ pour la quatrième fois (!), pourra aussi apprendre des choses, même si elles ne sont pas accentuées: que l'entreprise se terminera désormais en 1936 (et non 1933); qu'on a ajouté une ou deux phrases sur *l'accession des femmes+ (p. x, p. xvi); que Maria Chapdelaine, s'il est toujours une borne (mais à retardement, en quelque sorte!), ne signale plus le début de la sixième période B celle-ci commençant maintenant en 1919 plutôt que 1916 (p. xvi) B, qu'on a senti le besoin de justifier la détermination au Québec du titre (p. xvi), que la réception des œuvres est désormais celle du Québec (et non du Canada français), qu'on a sans doute invité les rédacteurs à indiquer leurs sources par une annotation appropriée (p. xvii), ce qu'ils répugnent toujours à faire. Tous ces ajustements, petits ou grands, mais toujours discrets, indiquent que ce projet est bien vivant, que de nombreuses discussions se déroulent vraisemblablement en coulisses, et que le dernier mot n'est pas dit quant à la périodisation de la Vie littéraire... ou au terminus ad quem de celle-ci. (ROBERT MAJOR) Le rouge et le bleu. Une anthologie de la pensée politique au Québec de la Conquête à la Révolution tranquille, s. la dir. de Yvan Lamonde et Claude Corbo Montréal, Presses de l'Université de Montréal, coll. PUM B Corpus, 576 p. Voici une initiative bienvenue. Sous la direction de l'historien Yvan Lamonde et du politologue Claude Corbo, Le rouge et le bleu. Une anthologie de la pensée politique au Québec de la Conquête à la Révolution tranquille regroupe soixante-dix-neuf textes, précédés d'une brève présentation, dispos és selon la périodisation convenue des césures constitutionnelles, politiques et socio-économiques. Chacun de ces textes apparaît représentatif à sa manière des tendances, des débats et des enjeux du politique dans l'espace québécois au cours de ces deux siècles. Pourquoi la pensée politique? Au regard des directeurs, la catégorisation se veut commode et pratique, délimitant *un large périmètre où peut prendre place tout discours explicite et réfléchi sur la chose politique+. Elle englobe aussi bien des ouvrages philosophiques rigoureux et systématiques , des pamphlets, des manifestes, des éditoriaux, des études historiques et sociologiques, des œuvres littéraires et tutti quanti. Cette catégorisation, il va sans dire, est également pertinente à l'œil du lecteur. Si l'espace québécois ne voit pas entre 1760 et 1960 *une production de philosophie politique comparable, par sa force et son universalisme, à celle d'autres pays+, il n'en reste pas moins que cette réflexion locale ne bénéficie pas des mêmes conditions sociales de production. Loin d'être hermétique aux influences exogènes, l'espace public québécois demeure néanmoins restreint , avec ses champs politiques et intellectuels réduits, munis de maigres ressources internes. Plus encore, les moments d'intense définition sciences humaines 87 identitaire et d'instabilité politique, propices aux questionnements de fond, sont relativement peu nombreux, outre ceux des Rébellions de 1837B1838 et des dernières années du Canada-Uni. Aussi, la pensée politique s'y exprime moins par l'opus philosophique aux conclusions pérennes que par la rhétorique du combat, plus effervescente et quotidienne. En plus d'offrir au lectorat des textes souvent méconnus et d'accès difficile, l'intérêt de cette anthologie repose aussi sur ses critères classificatoires . Refusant avec bonheur de borner le politique au strict pré carré de la Nation, Yvan Lamonde et Claude Corbo discernent six trames soutenant la pensée politique québécoise au cours de ces deux siècles (p. 16B22), soit la dyade monarchismeBrépublicanisme, les libéralismes, le cléricalisme y compris sa ramification ultramontaine, les idéologies *nationalitaires+ unissant les diverses formes du sentiment national, les dimensions culturelles et enfin sociales. Une...

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