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134 lettres canadiennes 1999 canoniques de la Révolution tranquille, faisant apparaître, dans ce corpus aux prises avec les contradictions de sa modernité, *l'épreuve de la négativit é+ et *le refoulé social+ Il offre par ailleurs une imposante bibliographie . (ÉLISABETH NARDOUT-LAFARGE) Louis Dantin, Émile Nelligan et son œuvre. Édition critique par Réjean Robidoux Montréal, Les Presses de l'Université de Montréal, coll. Bibliothèque du Nouveau Monde, 1997, 297 p. Maint amateur de Nelligan pourra se demander, en ouvrant cette édition critique d'un livre attribué à Louis Dantin, en quoi il est justifié d'en faire porter le crédit au critique littéraire alors que plus de la moitié du volume est composée de poèmes du célèbre poète. Émile Nelligan et son œuvre, tel est en effet le titre de la première édition des poésies de Nelligan, parue en 1904. Le livre était, il est vrai, flanqué d'une longue préface, devenue célèbre elle aussi, de Dantin. J'imagine que Réjean Robidoux et le comité éditorial de la Bibliothèque du Nouveau Monde ont longuement débattu ce problème d'attribution, d'autant plus que le travail de Robidoux, en faisant état des variantes entre les poèmes publiés d'abord dans les journaux, ensuite dans les deux premières éditions du volume (1904 et 1909), empiète largement sur une éventuelle édition critique des poésies complètes de Nelligan. Bien qu'elle ne soulève pas ouvertement la question, l'introduction de Robidoux répond néanmoins à la plupart de nos interrogations. La préface de Dantin, premièrement, est une œuvre en soi. Ce texte peut être qualifié de *fondateur+, autant du point de vue de l'histoire de la critique littéraire québécoise que du point de vue de la réception de l'œuvre de Nelligan, qu'elle a marquée pendant longtemps de son empreinte. Deuxièmement, l'introduction fait comprendre clairement à quel point la composition même du recueil est l'œuvre de Dantin luim ême. C'est à lui qu'il faut attribuer en majeure partie l'ordonnancement des poèmes et l'établissement des différentes sections qui composent le recueil. Les titres de ces subdivisions relèvent également de son choix, bien qu'il se soit laissé inspirer par des expressions tirées des poèmes de Nelligan ainsi que par la table de matière ébauchée par ce dernier pour un recueil qu'il projetait d'intituler *Le récital des anges+. Il y a plus : Dantin est aussi intervenu en tant que correcteur, autant sur le plan stylistique que grammatical. Réjean Robidoux examine attentivement la teneur de ces interventions et conclut qu'elles sont à peu près toutes pertinentes et respectueuses du style propre à Nelligan; le poète les eût probablement acceptées. Ces interventions méritent tout de même d'être relevées, ce dont s'acquitte fort bien la présente édition critique. Enfin, il faut mentionner que Dantin avait supervisé ou effectué une grande partie de la composition typographique, jusqu'à son exil forcé aux États-Unis, un an sciences humaines 135 avant la parution du livre. Ce travail à la fois de sélection, d'ordonnancement et de typographie fut complété par Charles Gill pour le compte des éditions Beauchemin, travail bâclé aux dires de Robidoux, ce qui lui permet, par comparaison, de mieux faire ressortir la qualité et le sens esthétique des interventions de Dantin. Tout considéré, ce livre mérite bien d'être attribué à Dantin. En mettant en lumière les variantes de sa propre préface, d'abord publiée en diverses livraisons dans la revue Les Débats, ainsi que son travail sur le texte nelliganien, l'édition critique permet au lecteur d'accéder aux critères idéologiques et esthétiques du premier promoteur de l'œuvre de Nelligan, critères qui étaient en partie ceux de son époque (par exemple, cette délicate discussion autour de l'impératif accordé aux thématiques nationales, présente dans la première...

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