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158 LETTRES CANADIENNES 1997 ce collectif ou dominent tres nettement les sujets quebecois. Il en va aussi un peu de meme de I'etude de Jane Everett consacree aux appels, salutations et signatures dans le courrier destine a Camille Roy et grace auxquels l'auteure aspire a« tracer!'inscription d'rmeconscience, chezles correspondants de Roy, de leur position relative ala sienne ». Trois ecrivains quebecois dominent en quelque sorte le recueil: Louis Dantin, Alfred DesRochers et Saint-Denys Garneau. Marie-Andree Beaudet signe une etude interessante de la correspondance entre Dantin et Simone Routier (vingt-sept ans en 1928) qui jette, selon elle, « un eclairage sur les conditions et les strategies de reussite d'nne carriere d'ecrivain dans un champ litteraire encore domine par une ideologie conservatrice imbue de regionalisme ». Richard Giguere, pour sa part, trace I'inscription quasi hebdomadaire de la crise economique des annees trente dans la correspondance echangee, au cours de cette periode, entre Dantin et DesRochers. Dans une etude davantage theorique, Michel Biron, quanta lui, s'interesse a un double sujet: d'abord ala signification adonner ala dedicace de la premiere edition (a compte d'auteur) d'A l'ombre de !'Orford, en 1929, sous forme d'une lettre ouverte adressee aEmile Coderre et copiee asoixantedix -huit destinataires specifiquernent identifies par !'auteur, puis ala lettre comme mode privilegie de communication chez Saint-Denys Garneau. Il devait revenir aEva Kushner, qui signe la derniere etude de l'ouvrage, de montrer comment la lettre, chez I'auteur de Regards et jeux dans l'espace, est elle-meme un symptome d'incommunicabilite conduisant aun silence total et definitif. (MICHEL GAULIN) Gerard Bergeron, Revolutions tra11quilles ala fin du xrxt siecle: Ho11ore Mercier, Felix-Gabriel Marcha11d Montreal, Fides, 232 p., 24,95$ Politicologue quebecois ayant publie aParis une these remarquee sur le fonctionnement de l'Etat, ancienjoumalisteantiduplessiste au Devoir connu sous le pseudonyme d'Isocrate, auteur d'une vingtaine d'ouvrages et universitaire chevronne a la retraite, Gerard Bergeron connait a fond l'histoire politique du Quebec. Dans ce petit ouvrage destine au grand public, il fait revivre deux premiers ministres de la Province qui auraient ete «des instigateurs efficaces de ce qu'on n'appelait pas encore une "revolution tranquille" » Honore Mercier (1840-1894), avocat et joumaliste, fils d'un cultivateur« patriote », succeda en 1883 a Joly de Lotbiniere comme chef du Parti liberal quebecois. Porte au pouvoir ala suite de !'affaire Riel, il fut premier ministre de la Province de 1887 a 1891. Demis de ses fonctions lors de l'enquete sur le chemin de fer de la baie des Chaleurs, il fut reelu en 1893 mais, diabetique et ruine, il mourut l'annee suivante. Mercier a eu rme SCIENCES HUMAINES 159 posterite politique sur deux generations: son fils Honore fut ministre dans le cabinet de Lomer Gouin, lui-meme gendre de Mercier, et son petit-fils Honore fut depute a1'Assemblee legislative comrne son pere et son grandpere . Defenseur achame des droits de son peuple et orateur fruste mais ernouvant, Mercier garde sa place dans la memoire populaire grace ases formules percutantes: «Riel, notre frere, est mort... » (1885) et« Cessonsnos luttes fratricides; unissons-nous! >> (1889). Mercier avait donne l'exemple de !'unite qu'il pronait en creant a deux reprises W1 parti national qui reunissait liberaux moderes et conservateurs. Comme legislateur, « le grand Mercier» est surtout connu pour sa resolution habile du probleme de l'inderrmite aux jesuites et pour ses efforts en faveur de la colonisation et des bibliotheques publiques. Selon1'auteur, ce sont ses modestes initiatives au sujet des ecoles du soir et de la diffusion du livre qui lui donnent droit au titre de precurseur de la Revolution tranquille, mais c'est aussi son sentiment national et sa defense de sa province contre Ottawa qui le rapprochent de ses successeurs du vingtieme siecle. Felix-Gabriel Marchand (1832-1900), colonel de milice, notaire et auteur dramatique, fut depute al'Assernblee legislative du Quebec pendant plus de trente ans avant d'etre Premier ministre de 1897 asa mort. La principale campagne legislative de Marchand fut celle qu'il mena en faveur d'une reforme de la loi sur I'instruction publique de 1875, laquelle avait aboli le...

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