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'La lecture interpretative: par ailleurs, celie qui etablit 'rapport et distances entre les quatre recits' (p 6) n'a pas la meme qualite. II n'est pas plus facile a Fran~oise M. Iqbal qu'a Gilles de La Fontaine de degager une coherence au un lien de continuite dans l'ceuvre romanesque de Hubert Aquin. II ne suffit pas de faire appel a Point de fuite au a d'autres commentaires de I'ecrivain pour fonder une interpretation globale au decrire un projet unique puisqu'on y trouve de quai justifierles points de vue les plus contradictoires. A mains de situer Ie lieu de convergence en dehors de I'ecriture, dans l'alchimie par exemple. Mais alors I'interpretation devient purement metaphorique. On trouvera dans l'ceuvre romanesque de Hubert Aquin, il est vrai, de nombreuses references au allusions a I'alchimie. Toutefois, il faut se garder de transformer une thematique en procede, meme si des elements communs s'y retouvent. 'Comme I'alchimiste, dit Fran~oise Iqbal, il se meurt sur une route en spirale, projection au s'allie aux infinis detours et retours de son labyrinthe mental Ie reseau des figures rhetoriques' (p 6). Et, plus loin, 'Ie trace scripturaire calque les circonvolutions de l'inconscient, ala fa~on dont les experiences chimiques de l'alchimie correspondaient a des experiences psychiques selon jung' (p 7). D'ailleurs, les arguments d'autorite sont trop nombreux dans cette deuxieme lecture, argument comme celui-ci, a propos de Neige noire: 'Nul doute qu'a ce rythme Nicolas sera bientot "I'ombre d'une ombre" puisque, selon Otto Rank, "I'ombre arrive peu a peu a s'asservir son veritable possesseur'" (p 241) et d'autres qui se fondent sur les travaux de Foucault (p 216), de Derrida (p 213), de jung (p 264), de Manouvrier et Moreau (p 269). La culture et I'erudition de l'auteur y gagnent plus que l'analyse elle-meme. Heureusement, celle-ci a sa propre coherence et la poursuite d'une lecture totalisante s'effectue en respectant d'abord les etapes de la creation romanesque. Ces reserves ne doivent pas annuler les merites de cette etude, qui sont remarquables. Cest une des meilleurs analyses des romans de Hubert Aguin, consideres dans leur singularite. On aura interet, cependant, a lire Hubert Aquin romancier comme 'une approche textuelle' et non comme la revelation d'un Ars magna. On aura profit a lire egalement Hubert Aquin et Ie Quebec pour sa thematique nationaliste et non pour sa poetique. (JOSEPH MELAN<;ON) Hugues Corriveau. Gilles Henault: Lecture de Semaphore Les Presses de l'Universite de Montreal. 162 . $7.00 L'ceuvre de Gilles Henault, recueillie par I'Hexagone en 1972 sous Ie titre Signaux pour Ies voyants, n'avait peut-eire pas eu jusqu'a present I'audience qu'elle meritait. L'etude de Hugues Corriveau tend expressement 464 LETTERS IN CANADA 1978 a pallier a cette meconnaissance en conviant Ie lecteur a suivre Ie cheminement d'une ecriture qui n'a de cesse de designer a autrui sa propre gestation. Soucieux d'ouvrir l'acces acette voyance requise par }'reuvre qui ne serait autre que l'exigence d'une lecture attentive, Corriveau fait debuter son ceuvre d'initiation par une poursuite des ramifications de la thematique du signe pour se concentrer ensuite sur I'analyse detaillee du poeme 'Semaphore: Ie plus acheve de I'ceuvre de Henault, et celui OU la problematique du signe est la plus developpee. La derniere partie de son etude est une ouverture a l'ensemble de I'ceuvre comme quete de I'avenement de son propre dire et une reflexion sur la dialectique du signe et du signal qui commande aJ 'existence meme de cette ecriture. On trOllve egalement une interview de Henault par I'auteur, ainsi qu'une bibliographie fort complete, qui va jusqu'a etre etoffee par la liste des productions journalistiques du poete. A ce propos, on ne peut eviter I'impression que I'auteur aitvoulu trop bien faire: bien que l'appellation en ait ete proscrite, it s'agit bien d'une these, sacrifiant necessairement aux lois du genre, mais 'ou les recettes sont un peu trap apparentes. nserait malvenu de critiquer ce travail universitaire, par ailleurs coherent et bien centre, encore mains l'intentian d'aider aretrouver une ceuvre pregnante qui aurait ete eclipsee. Toutefois, la transformation de I'exercice en livre aurait pu etre plus heureuse, car ce qui etait irreprochable dans un cas a quelque peu tendance adevenir fastidieux dans l'autre. Cest ainsi que la demarche, essentiellement celle d'une paraphrase pour ce qui est de I'analyse de 'Semaphore: usant d'une critique thematique, ne manque pas de s'appuyer sur Ie triumvirat Bachelard, Durand et Jung. Sans meme evoquer les problemes que souleve une telle approche, on ne peut manquer de relever un certain arbitraire, ou superflu, dans ce recours aux maitres. Une remarque parmi d'autres: 'Dans La Psychanalyse du feu, Bachelard nous signale que " ... la fumee est un excrement du feu". II s'agit bien du produit du feu et non du feu lui-meme' (p 53). L'autorite de Bachelard est-elle bien necessaire pour corroborer un truisme? N'y a-t-il pas par ailleurs quelque facilite, a partir de tel mot inscrit dans tel contexte, a aller puiser dans l'un des textes canoniques I'interpretation du symbole que ce mot designerait: la correlation etablie entre Ie terme et son interpretation symbolique iraitelle de soi, un peu a la maniere d'une d e des songes? Certaines des interpretations trahissent ainsi, sous l'apparente richesse que leur confere la caution d'une autorite, Ie souci d'echapper ala paraphrase, sans que leur pertinence soit des mieux assurees (pensons au terme 'arcanes' qui mene aux references a Jung aux pages 28-9). D'autres ecueils auxquels mene la volonte d'expliciter jusqu'au bout la logique des images ne sont pas toujours evites, tel, a propos du vers 'Empale sur Ie gla,on d'une attente austere: ce commentaire: 'Le "gla,on" penNre jusqu'au centre de la digestion pour figer les reves de la nourriture' (p 71). II ne s'agit pas d'occulter les qualites de l'ouvrage: sa coherence, la minutie d'une lecture qui s'eHorce de faire participer Ie lecteur aux images du poNe, la mise en valeur de ce qui fait I'essence de cette entreprise d'ecriture; regrettons seulement que l'emondage necessaire n'ait pas eM opere de maniere plus decisive. . (MICHEL PARMENTIER ) Jean-Louis Major. La Nuit incendiee Lignes quebecoises. Les Presses de I'Universite de Montreal. 136 Peu d'analyses critiques du fameux Vierge incendie ont ete ecrites ou Iivrees au public entre 1948 et 1978. La Nuit incendiee de Jean-Louis Major pallie ace manque en faisant d'une pierre deux coups puisque ce n'est pas seulement Le Vierge incendie qU'elle nous interprNe mais egalement La Nuit du 15 au26 novembre 1948. Le titre meme du recueil de Jean -Louis Major indique donc un bond associatif entre les deux oeuvres de LapOinte, bienvenu du reste et parfaitement justifiable. La collection alaquelle appartient ce volume - Lignes quebecoises merite du reste un bref commentaire ne Wt-ce que parce qU'elle a contribue nombre d'etudes critiques importantes ces dernieres annees et divise sa production en 'Iignes serielles' (analyses portant sur un auteur, un genre ou meme un theme) et 'lignes textuelles' (portant sur un recueil particulier). Le texte de Jean-Louis Major appartient naturellement ala deuxieme categorie. Ses methodes, tant pour Ie Vierge que pour La Nuit sont definies dans son Avant-propos et il devient rapidement evident qui si elles constituent !'interet principal de ce volume, elles s'en font egalement la pierre d'achoppement. II nous previent d'emblee que sa lecture se veut 'ici, maintenant et hors de tout repere.' II est donc clair que les procedes d'interpretation de l'auteur se passeront des bienfaits de I'histoire Iitteraire, des outils de la methode biographique ou de ceux de toute approche fondant ses principes hermeneutiques sur une base autre que Ie texte. S'agirait-il donc d'une lecture formaliste ou meme"structuraliste? Pas du tout, la demarche de Major est purement autarcique et son perimetre se refenne etroitement sur Ie lecteur face aun corps textuel. On pourrait songer un moment que son experience critique se fera strictement phenomenologique puisqu'i1 nous avertit qu'il va 'en chaque poeme refaire I'apprentissage des mots et des sens, noter I'instantane ... susciter I'immediate presence de la poesie, la provoquer, s'y livrer.' Les praticiens de la lecture phenomenologique ne seront cependant pas salisfaits et pour cause puisque les premisses de !'interprete ou son ...

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