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sciences humaines 89 university of toronto quarterly, volume 72, number 1, winter 2002/3 auteur d=évoquer de manière plus spontanée des considérations ethnographiques sur les habitants, la faune et la flore de l=Amérique. Enfin le dernier chapitre passe en revue des journaux de campagne liés à la guerre de Sept ans, initialement conçus pour un public restreint, tels le Journal des campagnes du chevalier de Lévis, le Journal du marquis de Montcalm et celui de Bougainville, ou encore le Voyage du Canada d=un simple soldat magasinier comme Bonnefons. Avec les Écrits de la Nouvelle-France, Maurice Lemire offre au public cultivé et curieux un aperçu suggestif, riche en informations et en analyses qui permettent au lecteur de se familiariser avec une littérature jusqu=à maintenant surtout connue des seuls spécialistes. (ROLAND LE HUENEN) Rosemary Chapman, Siting the Quebec Novel : The Representation of Space in Francophone Writing in Quebec Bern (Suisse), Peter Lang, 2000, 282 p., 49,95$ US Le titre de ce livre laisse perplexe. Pourquoi ce néologisme * Siting + dont les résonances font penser à l=arpentage d=une part, et à la théorie culturelle d=autre part ? La question se pose à plus forte raison que le mot disparaît de la vue une fois le cap du titre franchi. Pourtant, ce terme nécessite aussi un cadre conceptuel bien élaboré, ce que Chapman ne fournit que partiellement. Ensuite, il y a le sous-titre même qui propose une envergure de taille. En réalité, l=analyse porte sur un nombre de textes bien plus restreint que ce qui est suggéré par le titre. D=ailleurs, Chapman est consciente du décalage qui existe entre le titre et le contenu, car elle prévoit même des reproches éventuels : * The chosen corpus has not been selected as representative of the range of novel writing in Quebec. Indeed the very title Siting the Quebec Novel will doubtless seem misleading to some. + Malheureusement, cette autoréflexion, quelque lucide et franche qu=elle soit, ne saurait colmater l=écart ni conjurer la critique. La démarche théorique, quant à elle, déçoit et stimule tout à la fois. D=abord, elle déçoit par ses limites. En opposant espace et lieu (* place et space +), l=auteure privilégie un seul pôle C celui de l=espace B, même si la distinction entre * espace + et * lieu + se brouille sensiblement quand elle fait intervenir les travaux des Français Michel de Certeau et Pierre Mayol. L=espace, défini comme un processus dynamique, s=oppose au * lieu + (* space +), terme utilisé pour désigner une localité. Mais pour Chapman, après la théoricienne Doreen Massey, la notion de lieu est également investie de valeurs conservatrices. On apprend que le désir d=associer à un lieu un sentiment de cohérence et d=appartenance (* sense of place +) serait voué à l=essentialisme. Voilà donc pourquoi cet appareil théorique ne saurait rendre compte des subtilités des œuvres, comme celle de Jacques 90 lettres canadiennes 2001 university of toronto quarterly, volume 72, number 1, winter 2002/3 Ferron, par exemple, chez qui l=allégorie est à l=image du pays. Il ne semble pas, non plus, avoir aménagé d=espace pour les féministes québécoises les mieux connues, telles Nicole Brossard ou France Théoret dont l=absence est notoire. Cela dit, la démarche théorique est néanmoins heureuse dans ce sens où elle est élastique, susceptible d=infléchir le débat vers des domaines complexes, tels la colonisation, l=idéologie des classes et l=identité liée au sexe social (* gender +). À la fin, les observations accumulées sont classées selon trois attitudes principales : le rêve de possession, le sentiment d=oppression spatiale et le désir de mobilité. Ces catégories fournissent le cadre dans lequel les enjeux se nouent et se dénouent. Le premier chapitre, consacré à Maria Chapdelaine de Louis Hémon, fait état d=une dynamique bien connue C le choix du prétendant étant le choix d=un lieu B, mais cette analyse est élaborée à l=aide...

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