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sciences humaines 163 university of toronto quarterly, volume 72, number 1, winter 2002/3 législative de certains droits, mais aussi par la création d=une voix régionale spécifique avec le magazine Châtelaine et la diffusion de best-sellers tant québécois que français ou américains. Si des préoccupations encore assez traditionnelles sur le rôle social des femmes et les rapports de couple figurent dans les nouvelles de Châtelaine, les best-sellers révèlent la tentation du féminisme marquée par les choix des lectrices. Les auteurs soulignent le décalage pendant cette période entre le désir d=émancipation réalisé par le travail et le rêve romantique peu réaliste. Plus intéressante car moins fouillée est la production de grande consommation à partir de 1977, période de définition nationale et économique. Selon les auteurs, les services s=adressant spécifiquement à la population féminine se multiplient et se diversifient tandis que les textes deviennent, d=une part, plus variés, moins facilement classés, tels le roman québécois de culture moyenne, et, d=autre part, plus stéréotypiquement codés, tels le roman harlequin et les nouvelles paraissant dans les revues. Il ne sera pas étonnant d=apprendre donc que tous ces textes présentent des femmes de carrière qui valorisent leur autonomie, se définissent selon leur métier et savent lutter pour leurs droits, leur famille, leurs idéaux. Cette troisième partie est particulièrement valable pour sa constatation que les différences entre le texte littéraire et le texte populaire sont en train de disparaître et que ce nivellement est annonciateur de nouvelles attitudes envers le féminisme et l=émancipation sociale des femmes. Il faut cependant lire la conclusion intitulée * Amour, toujours + pour apprécier pleinement l=envergure des mutations sociales et idéologiques cachées dans des textes peu fréquentés par la critique littéraire. Les textes étudiés par cette équipe renseignent, certes, * sur les espoirs, les craintes et les résistances dans lesquels s=investissent les lectrices +. De plus, ils mettent en évidence certaines lignes de force : que le fondement du social pour la femme reste ancré dans la prévalence des rapports amoureux, que le travail devient une activité normale pour la femme et que de nombreuses victoires sociales, à peine pensées encore, restent à gagner. (ESTELLE DANSEREAU) Mary Lynn Stewart, For Health and Beauty. Physical Culture for Frenchwomen, 1880sB1930s Baltimore et London, The Johns Hopkins University Press, 2000, XIV-274 p. En faisant de la recherche pour son premier livre, Women, Work and the French State : Labor Protection and Social Patriarchy, 1879B1919 (Montreal, McGill-Queen=s University Press, 1989), Mary Lynn Stewart, professeure d=histoire et d=études des femmes à l=Université Simon Fraser, a remarqué des inconséquences dans les rapports d=hygiénistes industriels de la III e république. Ceux-ci déclaraient souvent les ouvrières françaises faibles, 164 lettres canadiennes 2001 university of toronto quarterly, volume 72, number 1, winter 2002/3 maladives et incapables de travailler aussi fort que les hommes. Cependant, ils notaient que ces mêmes femmes consacraient souvent des journées de quinze heures à un travail rémunéré et revenaient ensuite à la maison pour s=occuper de leur foyer et de leurs enfants. Heureusement pour nous, Stewart a décidé d=examiner ce paradoxe plus avant, et le résultat est un livre brillant qui fait le point sur le discours entretenu sur le corps féminin pendant la III e république. Stewart a choisi d=étudier les six décennies de 1880 à 1940, car plusieurs facteurs modifient le discours sur le corps féminin pendant cette période. En premier lieu, d=importantes découvertes transforment les sciences biologiques. Stewart consacre la première section de son livre à l=analyse du discours bio-médical. Dans un premier chapitre, elle montre comment les dichotomies sexuelles ont été enracinées dans les sciences naturelles. Elle décrit ensuite l=impact de la découverte des * secrétions + (qu=on appellera * hormones...

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