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SCIENCES HUMAINES 477 l=effet-de-réel +, s=intéresse quant à lui, à la réception du fait scénique par les spectateurs, et tout particulièrement à ce que l=on pourrait appeler le * contrat + spectatoriel : * Le réalisme scénique, écrit l=auteur, présuppose la résiliation du contrat de duplicité qui fondait la théâtralité du début du XVIII e siècle +. Le théâtre du XVIII e siècle marque en effet le passage d=un théâtre * de convention + à un théâtre plus * réaliste +. La redéfinition du registre grave de la tragédie, la substitution corollaire d=une déclamation * naturelle + à la traditionnelle déclamation surcodée dite * à la Romaine +, le recours à des costumes correspondant aux situations scéniques, l=intégration du décor à l=action, le retrait des spectateurs de la scène, l=assagissement du parterre par le recours à des bancs qui contraignent à l=immobilité, voilà autant d=éléments qui contribuent à * organiser le regard + du spectateur. La finesse de l=analyse proposée nous donne à comprendre l=intrication des lieux et des personnes, les incessants échanges, les influences réciproques, la coexistence de la tradition et de l=innovation, la superposition ou l=hybridation des genres. Loin du dogmatisme ou de la démonstration magistrale, l=essai de Trott a le grand mérite de faire revivre une époque dans tout le chatoiement de sa diversité. Les gens de théâtre et les spécialistes du XVIII e siècle auront donc grand plaisir à lire cet ouvrage. Le lecteur pourra à l=occasion souhaiter plus de vigueur dans l=expression. Il pourra tout autant s=étonner d=un protocole éditorial qui participe davantage des travaux de linguistique générative que d=histoire de la littérature. Il n=en demeure pas moins que l=ouvrage de David Trott constitue un apport certain aux travaux sur le théâtre des Lumières. L=on ne peut qu=attendre avec impatience la suite des investigations de l=auteur. (THIERRY BELLEGUIC) Correspondance générale d=Helvétius. Vol. IV : 1774B1800. Lettres 721B855. Suivies de lettres relevant des trois premiers volumes et découvertes depuis la parution. Introduction, établissement des textes et appareil critique par David Smith, directeur de l=édition, Jean Orsoni, Marie-Thérèse Inguenaud, Peter Allan et Alain Dainard Toronto and Buffalo, University of Toronto Press, Oxford, The Voltaire Foundation, 1998, xxB406 p., 125$ Les lecteurs pourront de nouveau apprécier cette reconstitution magistrale de la production épistolaire de Claude-Adrien Helvétius (1715B1771) B fermier général, philosophe, mécène des Lumières B entreprise il y a quelque vingt ans. Alors que le troisième volume, publié en 1991, couvrait les dix dernières années de la vie du penseur matérialiste, les éditeurs ont divisé le quatrième volume de cette monumentale et exemplaire édition en deux sections bien distinctes. La première (p. 3B237) contient la correspondance de Mme Helvétius après la mort de son mari, soit 135 lettres 478 LETTRES CANADIENNES 2000 envoyées ou reçues par elle, ou encore échangées entre des proches de la famille Helvétius (principalement Pierre Jean Georges Cabanis B médecin et philosophe qui jouera un rôle primordial dans la réorganisation des études médicales sous l=Empire B et les abbés André Morellet et Martin Lefebvre de La Roche B bénédictin sécularisé en 1769 B, qui étaient tous trois les hôtes de la * fille adoptive + de Mme de Graffigny à la maison d=Auteuil). Cette correspondance, qui s=étend de 1774 à 1800 (année de la mort de Mme Helvétius), est remarquablement annotée et offre un témoignage de premier plan sur la période révolutionnaire. La seconde portion de l=ouvrage (p. 241B404) contient une série d=appendices : les actes de naissance, contrat de mariage et actes de décès du couple Helvétius, le testament de Mme Helvétius et le * supplément à la vie d=Helvétius + par l=abbé de La Roche, de même qu=une cinquantaine de lettres (1738 à 1773) nouvellement...

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