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sciences humaines 123 Une troisième membre de l'ALAQ, Julie Roy, analyse les lettres adressées aux journaux par des femmes canadiennes entre 1778 et 1839. Frédérick Durand, de son côté, étudie les modifications et les additions exigées par l'adaptation de la pièce française Les deux orphelines en vue de sa publication comme feuilleton dans La Patrie de Montréal. Monique Boucher-Marchand s'inspire de Bachelard pour relever les images diurnes et nocturnes dans le Journal d'Henriette Dessaulles, édité par Jean-Louis Major. Un membre du Laboratoire, Martin Gélinas, suit la piste ouverte dès 1964 par Réginald Hamel et étudie l'érotisme chez Jovette Bernier, dont La chair décevante créait un scandale lors de sa parution en 1931. La troisième partie du recueil traite plus généralement des émotions et de la séduction. Lucie Desjardins aborde la question des transformations physiques qui révèlent le jeu des émotions, étude qui passionnait les moralistes et les artistes du XVII e siècle. Marc André Bernier relève les traces d'une théorie musicale qui sous-tendait la présentation des passions dans trois romans libertins du XVIII e siècle. Ensuite Marie-Élaine Savard nous ramène au Québec pour nous convaincre que la correspondance familiale des écrivains québécois du XIX e siècle parle plus souvent de littérature que de nouvelles de la famille. Les actes de colloque sont souvent inégaux dans leur qualité et peu intéressants à cause de leur spécialisation excessive. Ce recueil constitue une exception: toutes les communications sont de qualité et elles intéresseront un grand éventail de lecteurs. (DAVID M. HAYNE) Gaëtan Brulotte, Œuvres de chair. Figures du discours érotique Québec, Montréal, Les Presses de l'Université Laval, L'Harmattan, 1998, 509 p., 38$ D'entrée de jeu, le lecteur reçoit Œuvres de chair comme un écrit monumental . En effet, des commentaires élogieux de Barthes, Kristeva et Bellemin-Noël nous annoncent dès le départ une écriture intelligente et élégante, une démarche originale, un sens aigu de la classification, une juste compréhension de l'objet étudié. De plus, l'érudition, la saveur de la langue, la connaissance méticuleuse des textes, la méthode de lecture, l'appareil théorique sur lequel le critique appuie ses analyses ainsi que l'immensité du corpus traité confèrent à cette étude une dimension qui oblige le lecteur, sous l'effet d'un plaisir certain, à reprendre constamment son souffle, comme si le désir se plaçait lui-même en suspens. Dans son avant-propos (*Approches+), Gaëtan Brulotte pose brièvement la pertinence d'interroger la problématique de l'érotisme d'une part, et se positionne en tant que critique de l'autre, présentant son travail comme un *premier parcours descriptif des principales constituantes de cette littérature+. Renommant le critique comme l'*être à texte+, troquant le 124 lettres canadiennes 1999 terme de littérature (récit, genre) *érotique+ pour le néologisme * érographique+, le chapitre pour la *posture+, l'auteur revendique une forme de neutralité, relative bien sûr, dégagée des préjugés de la critique antérieure. Sur la table de travail de l'être à texte circulent une centaine d'écrivains et un certain nombre de fictions du II e siècle à nos jours; pour l'examen, se trouveront privilégiés des romans du XVII e siècle à l'ère contemporaine. Toutefois, l'auteur ne se veut surtout pas exhaustif, ce sur quoi il reviendra, insistant dans sa conclusion sur d'autres cadres possibles, sur la nécessité d'ouvrir le sujet et le refus de la clôture. Cette étude se présente comme une suite de réflexions sur le corps érographique (ouvert, baigné, regardé, obéissant, écrit, mesuré, figé, marqué, narré, orgiaque, scénographié, caché, signé, sonore et silencieux, nu et vêtu, etc.), commentaires élaborés autour de postures qui constituent une véritable histoire de la vie quotidienne et de la culture occidentales à partir de nombreux paradigmes du...

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