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110 lettres canadiennes 1999 Le texte seul peut trancher. Au tout début, Chiasson cède à Pelletier *le soin du titre+, lui reconnaissant sa fascination pour l'idée d'injure, comme elle manifeste pour lui *le parti pris de l'impulsion, une sorte de splendeur dans la démesure ...+, tandis que pour le premier, le mot prend une tournure plus prosaïque si l'on peut dire, en ce sens qu'il y a l'injure d'un monde brutal, spectacle de confusion et de colère, l'injure de la beauté, celle créée par l'artiste contre ce monde, et la beauté injurieuse en tant qu'éveilleuse d'âme, source d'inspiration et de création... Le mot beauté revient souvent dans le discours de Chiasson: comme s'il poursuivait ici sur la beauté une réflexion abordée jadis dans une livre abandonné, n'ayant pas trouvé là *le moyen de traduire cette obsession+. On sait que Pelletier a publié en 1998 un roman intitulé Il faut crier l'injure. Sous le couvert d'un dialogue, les deux artistes pourchassent leurs interrogations et leurs hantises personnelles. Le dialogue ne se produit pas. De leur propre aveu d'ailleurs: la *nature volontaire et obsessive+ de Pelletier lui a fait produire un texte complet sans être fini, auquel l'autre a * l'impression de répondre (comme) à une longue lettre+, et qui a *peine à en formuler le contexte+. Occupant des *espaces+ opposés, un peu comme * les deux faces de la lune+ (Chiasson), ils monologuent: le dialogue annoncé n'a pas lieu... Il reste quand même un texte (ou deux textes), des mots, des idées, des élans poétiques, des pensées philosophiques, et ainsi de suite. Au delà de l'étendue du cri et des réflexions, se bousculent dans le texte des sujetstypes que les artistes aiment ressasser. L'intérêt du discours (et son efficacité dans la mesure où il s'agit bien d'un essai) dépend de notre capacité à faire un acte de foi, c'est-à-dire à ne pas résister à la pensée magique qui s'étale ici, à la *fulgurance+ verbale, toute poétique B un cri exprime, il ne dit pas! B, à suspendre nos attentes d'une rigueur propre à l'essai. Il faut accepter de s'aventurer dans les méandres des expériences et des hantises des poètes, leur malheur d'être, la grisaille de leur vie, la fuite dans l'alcool, leurs élans lyriques, leur nécesaire interrogation à l'art et à la beauté, ainsi que leurs multiples némésis: les clichés, l'incompréhension d'un pauvre public simpliste, la bêtise des critiques, l'académisme enkysté des universitaires, etc... Dans son communiqué de presse accompagnant la sortie du livre, Le Nordir annonçait que, par ce texte, les auteurs *éclairent le ciel de l'art d'on ne sait quel rayon lumineux+. À chacun(e) de résoudre cette ambiguïté, d'y trouver sa luminosité... (PAUL DUBÉ) Main basse sur l'éducation, s. la dir. de Gilles Gagné Québec, Nota bene, coll. Essais critiques, 295 p., 23$ sciences humaines 111 Ce recueil de neuf textes, d'une longueur d'entre douze et une cinquantaine de pages, porte sur l'évolution contemporaine du système éducatif québécois, du primaire à l'université. Ainsi qu'on peut le deviner d'après son titre, cette évolution ne va nulle part dans le sens le plus souhaitable. On parle de malaise, de crise, et même de *déclin d'une civilisation+. Par-delà le ton général du pamphlet ou du signal d'alarme, les neuf articles sont inégaux dans leurs démonstrations et la rigueur des conclusions. Avec une certaine unité d'intention, voire d'attachement au format de l'essai B les notes sont présentes mais rares B, ils visent à exprimer des * positions normatives+ et un *attachement normatif+ à des valeurs ressass ées par tous les intervenants. Cela part de la critique de la mainmise des sciences de l'éducation sur les orientations de l'école québécoise d'aujourd 'hui, notamment de l'analyse pol...

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