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102 LETIRES CANADIENNES 1997 (figures aujourd'hui bien injustement decriE~es) dans la mise en place d'un climat favorable a la future autonomisation de la litterature quebecoise. Frances Fortier, quant a elle, examine trois paradigmes de la recherche universitaire, l'historique, le scientifique et le juridique, et montre aquel point la separation entre eux est bien loin d'etre aussi etanche qu'on pourrait le penser au premier abord. Je ferai part, en terminant, du scepticisme qui demeure le mien face a une hypothese alaquelle paraissent souscrire tous les collaborateurs de l'ouvrage, voulant qu'il y ait dorenavant une rupture entre l'autonomisation de la litteraturequebecoise etson affirmationnationale. Hypothese que semble contredire, aussi bien ici qu'au sein d'une certaine intelligentsia quebecoise dans son ensemble, la lourde insistance a utiliser, acor eta cri, le vocable de« quebecoise )) pour designer cette litterature que l'on appela longtemps « canadienne >>puis« canadienne-franc;aise »avant de la doter de son appellation actuelle. C'est sans doute la, encore une fois, affaire de conjoncture... (MICHEL GAULIN) Action, passion, cognition d'apres A. J. Greimas, s. la dir. de Pierre Ouellet Quebec, Nuit blanche [et] Limoges, PULIM, 379 p., 26,95$ Apres des annees de recherches centrees sur les systemes en tant que tel, la semiotique s'est ouverte a !'utilisation que le sujet faisait de ces systemes. D'ou, chez Greimas et les greimassiens, une prise en compte du non encore serniotise dans la theorie, 1) des bases de la cognition dans la perception et la sensation, 2) de la passion et de ses liens avec les actions, et 3) de la presence du corps. Le sens et le sensible sont done les fondements de cet ouvrage auquel participent vingt-quatre collaborateurs. Il est ouvert aux reflexions theoriques comme aux analyses plus ponctuelles mais qui, toutes, elargissent le sens aux finalites pas toujours tres rationnelles de !'imagination, sans oublier les arcanes d'une enonciation jouant des appartenances a une commtmauteeta sa doxa, elles-memes prises dans des identifications qui, comme l'ont montre Rene Girard (Des chases cachees depuis IaJondation du monde) ou MichaelShapiro (Violent Cartographies), font parties d'une histoire ou s'inscrivent fortement les pulsions organisant parfois tres physiquement des paradigmes dualistesfondamentaux comrne soi/les autres, interieurI exterieur, etc. Parmi !'ensemble de ces textes tres riches, retenons par exemple celui que Jacques Fontanille consacre au renouvellement de la lecture des tragedies . Il y affirrne que se joue la volonte de« ne pas dire l'inceste au prix de la vie meme )) et que, dans l'oubli, le rnalentendu (et leurs bases inconscientes) ou le mensonge, se joue un tempo signifiant qu'« agir ou dire trop vite, c'est agir ou dire trop tot, agir ou dire trop lentement, c'est agir ou dire trop tard ». Ainsi, la verite (le juste assez lent), c'est-a-dire finalement le bouclage de la structure du recit par l'etablissement de sernes SCIENCES HUMAINES 103 maitres, est liee au tempo qui echappe au trop vite, le mensonge, ou au trop lent, le secret. Le rythme physique se glisse done irremediablement dans la generation du sens et en travaille l'issue. 11 n'est pas possible, des lors, de s'en tenir a un systeme non incame et independant des utilisateurs. Par rapport a ce texte, il est bon de retenir celui de C. Legare qui se consacre ala spatialite apartir d'un texte de Berulle. II retient que les liens spatiaux sont marques d'affectifet que la conjonction est adherence conune la disjonction est detachernent. On note, de surcroit, ce que ne soulignent pas directernent ces articles consacres a des moments differents de l'histoire des textes, que l'orthodoxie de la veridiction est liee a une coherence spatiale, organique pourrait-on dire, tandis que le temps grec, chez Fontanille, en explore les troubles. Espace et temps, cependant, sont marques par le corps et son pulsionnel. Plus rneme, car Legare souligne bien (p. 61-62) que dans la question de 1'emergence du sens, dans la capacite a se constituer en sujet autonome dans la separation, se reve la suppression du manque, et done que se maintient aussi le desir de fusion...

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