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494 LETTRES CANADIENNES 1996 la suite de Marie-Didace. Ce recit met en scene Marie-Didace, jeune adulte qui cherche du travail au moment de la grande Crise. On la voit lorsqu'elle s'apprete agraver les trois marches du batiment abritant Le Journal de Sorel, au elle devra demander un emploi, sous les instances du notaire qui vient de lui en refuser tul. Que d'interet ce petit recit suscite pour Ie Iecteur qui aurait voulu connaitre la suite de ce roman familial; que de deceptions aussi ala pensee qu'll n/a jamais ete realise. Deux autres courts appendices offrent une breve biographie de Germaine Guevremont publiee dans Le Monde franfais et Ie resume du Survenant figurant dans I'edition de Marie-Didace pam chez PIon. Toute cette documentation demontre un tres grand serieux et servira bien ceux et celles qui voudront etudier Marie-Didace. 11 faut feliciter Yvan G. Lepage et les Presses de l'Universite de Montreal pour ce tres beau travail, mais il faut aussi esperer que ceux et celles qui analyseront cette reuvre dans Ie futur seront capables de la sortir de l'ombre du Survenant, constanunent evoquee par Yvan G. Lepage. Car, quoiqu'il suggere la grande importance de ce deuxieme roman, Lepage est presque incapable d'ecrire une phrase sur Marie-Didace sans faire reference au premier roman de Germaine Guevremont. Pour lui, Marie-Didace constitue Ie pendant negatif du Survenant. Alors que ceIui-ci serait Ie roman de Ia fecondite et de la vie, Marie-Didace serait celui de la mort; Le Survenant serait le regne de I'Bros, Marie-Didace, celui de Thanatos et de l'Enier. Sur tous les plans, Lepage voit Marie-Didace comme etant moins bien reussi et moins interessant que Le Survenant. II cite pourtant Patricia Smart qui reconnalt une certaine importance ace deuxieme roman de GUEvremont, en voyant Marie-Didace comme une nouvelle piste ouverte pour Ie roman de la terre (Ecrire dans Ia maison du pere). Esperons que d'autres suivront la trace de Patricia Smarten prolongeantses propos ou en utilisant d'autres approches pour apprecier a sa juste valeur ce roman. Malgre Ie ton negatif des commentaires de Lepage,la richesse de son travail documentaire encouragera certainement de nouvelles lectures qui pourront enfin sortir MarieDidace de I'ombre de son predecesseur. (MARY ELIZABETH AUBE) Alain Grandbois, Nt aQuebec Montreal, Les Presses de l'Universite de Montreat coIl. Bibliotheque du Nouveau Monde, 1994,288 p., 38$ Ne aQuebec: tout - ou presque - a ete wt sur les qualites de ce recit que Ie globe-trotter (sans aucWl doute bien mains dilettante qu'on l'a dit) Alain Grandbois, ne pres de Quebec, aSaint-Casimir, a consacre aI'explorateur Louis Jolliet, ne lui aussi pres de Quebec, mais aBeauport (comme on Ie croit aujourd'hui). Publie aParis vers lami-novembre 1933, cepremierlivre atteste d'emblee la maltrise d'tul ecrivain qui, a}'age du siecle, entre en SCIENCES HUMAINES 495 unecoI1trllbultlonnlaIE~uI'e abien des egcuas, <:;.JLUrlJ.J..'....L.\.''i'IA''-/ sources, en aplpre:cle comme la ville du titre semble 't'nt;.h..........n ..........11n"a pelr'so:nn.c:tge du 1931, comme nous losenI1-t'..m~~rvGrandbois ason neveu, reste ...........,......"0 ....~"'IJ....'-I.A"'lC l'une des nombreuses 1T'1t·",,..,-,,,..,,_ deces de I'abbe inhume '-LU","I-''"'.u.,,- du Seminaire de d'ou la de4Cenl1bl:e 1931 au 10 1932, de meme que pr:mterrtps 1932 en Terre les raisons <;;;;....J,..""....... pansien Albert Messein sont par vagues la€:Ol()gl,e, les domaines de 496 LETIRE$ CANADIENNES 1996 Le texte est lacunaire au debut et ala fin. Au debut, 1a dedicace fait defaut (on s'est contente de la citer en cours d'introduction); ala fin, on a reporte en annexe la liste des ouvrages consultes par Grandbois, alors qu'il elit fallu d'abord Ia reproduire aIa suite inunediate du demier chapitre, et telle queGrandbois I'avait etablie: c'est que I'annexe, rangeant les ouvrages par ordre alphabetique d'auteurs, ne permet pas de connaltre l'ordre«decroissant d'importance» qu'aurait privilegie I'ecrivain (hypothese toutefois difficile asoutenir) - parla meme occasion, retablir dans rannexe les deux titres de Parkman et y intervertirl'ordre de Gagnon et de Garneau. Le choix du texte de base (celui de l'edition Fides de 1948) est evidemment pertinent. Les editeurs n'ont eu guere a intervenir pour assurer Yetablissement du texte et quand ils Ie font (corrections grammaticales et stylistiques, norrnalisations editoriales conventionnelles), c'est sur 1a base de justifications solides. II conviendrait toutefois de revenir au texte de base dans quelques cas, dont ceux-ci: p. 75,1. 140: remettre en italique Ie verbe Fuir de la phrase elliptique; p. 83,1. 338-35°: placer en retrait et en caractere reduit Ie discours du «vieux capitaine algonquin»; p. 143, entre les 1. 180 et 181, inserer I'asterisque separateur de sequences (de meme p. 196, entre les 1. 54 et 55); p. 155,1. 8y retablir Ie futur sauront; p. 226,1. 106: retablir la virgule entre les mots dernier et ou; p. 233,1. 41: adopter icil'edition 1933 qui lance un nouvel alinea a « Premier voyage»; P.234, 1. 48: rernettre au masculin Ie participe doubles; p. 240, L19T remettre au pluriel Ie mot presences; p. 254,l. 12T supprimer les Virgules entre les mots Jesus, Maria et Joseph (sinon, cocasse alteration du sens). Labibliographiene mentiormepas deux articles de Grandbois surJolliet, parus Ie premier aux pires moments de la Deuxieme Guerre mondiale et Ie second aux pires moments de la guerre froide: «Louis Jolliet, un grand decouvreur canadien [...] (Texte d'une causerie dOlmee aRadio-Canada)}), dans Le Soleil, 27 septembre 1941, p. 4, et« Louis Jolliet», dans Le Devoir, 23 juin 1949, p. viii (meme texte dans Ia brochure qui commemore 1a fete nationale de cette annee 1949: L'expansionjran9aise en Amerique, Secretariat general de la Societe Saint-Jean-Baptiste de Montreal, p. 23, 58 et 87), l'un et l'autre exaltant l'herolsme et 1a noblesse du sang. Qu'il me soit permis de citer d'abord l'alinea liminaire du texte du Solei!: L'epoque angoissante que nous traversons, les efforts, I'energie, Ie courage qU'elle exige, tout cela, naus devons le trouver et Ie puiser en nous-memes. Et nous naus tromperions singulierement si nous imaginions que la lutte est sans espoir. Le 'sang qui coule dans nos veines ne peut nOilS mentir, a nous. Et permettez-moi de VOllS rappeler ce soir, ace propos, le souvenir du premier grand decouvreur canadien. Ainsi que I'alinea terminal du texte du Devoir: SCIENCES HUMAINES 497 II suffit sans doute d'un vent plus rageur, d'une brume plus epaisse, d'un recif plus aigu pour precipiter l'horrune le plus vivant dans les profondeurs insondables de la mort. Mais Ie souverur d'un tel homme, qui appartient a I'Histoire, ne meurt pas. Et I'Histoire ne vaut que par ces hommes-lao C'est par sa tenacite, par son courage, par son acceptation des epreuves et du malheur, par sa foi meme en la dignite de l'homme que Jolliet ennoblit notre sang. Jolliet est Ie premier de nos grands hommes. Le premier qui soit ne sur Ie roc de Quebec. A noter que Ie demier texte commence par une charge incisive contre« beaucoup de jeunes intellectuels, trop avides de couper tous les ponts derriere eux », qui croient« avoir beau jeu en repoussant, en rejetant toutes les valeurs du passe» - allusion probable aux signataires du Refus global. Ces deux textes auraient pu figurer en armexe. Enfin, l'index exhaustif des noms « de personnes, peuples, tribus et ordres religieux» de meme que celui des noms de lieux se revelent partkulierement utiles. Quant au releve des variantes et ala longue cohorte des notes explicatives , elements fondamentaux de toute edition critique, indispensables adjuvants alajuste comprehension d'un texte, ceux que nous livre l'edition de N€ aQuebec sont absolument sans reproche. Graces en soient rendues aux auteurs. (JACQUES BLAIS) Paul Perron, Semiotics and the Modern Quebec Novel. A Greimassian Analysis ofThbiault's «Agaguk}) Toronto, Buffalo, London, University of Toronto Press, call. Studies in Semiotics, XII-17° p., 40$ Je voudrais etablir, d'entree de jeu, une evaluation globale qui s/impose a rnoi et qui colorera ce compte rendu: les lecteurs anglophones desireux de decouvrir l'ensemble du travail de construction theorique operee par Greimas ainsi que les principaux chercheurs de l'Ecole semiotiquede Paris, trouveront dans cet ouvrage l'occasion d'une synthese exceptionnellement bien integree et tres efficace. Quand l'on sait la complexite de cette semiotique et l'etendue des savoirs qu/elle sollicite, on s/etonnera avec raison qU'tme telle synthese des avancees theoriques, doublee d'tme application'au texte d/un recit, puisse teni! dans un ouvrage de 170 pages. Et pourtant, tel est Ie cas! L'ouvrage corrunence avec une breve presentation des tendances historiques du roman quebecois, conduisant des premiers romans du XIXe siecle au roman d'Yves Theriault, Agaguk, qui paraH dans les annees 1950. Le chapitre suivant (2), intitule «The Semiotics of the Novel», propose un bref historique des travaux de linguistique et de semiotique menes au ...

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