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HUMANITIES 325 d'ecrire «Ie grand roman de l'Amerique». La metamorphose ultime des personnages sert aperpetuer Ie mythe. La conclusion du livre offre une excellentesynthese de l'analyse et aussi un bilan des structures matricielles du mythe americain. Morency constate la symbiose entre les fictions americaines et les romans quebecois: «une mystique continentale qui se deploie en marge des contingences spatiotemporelles et qui affirme par la sa splendide autonomie devant l'emprise des faits historiques et culturels ». Etant donne 1'universalite des archetypesen question, il evoque finalement la possibilite d'elargir ce mythe a d'autres cultures. Le langage utilise est ala fois intelligent et intelligible. Aune exception pres, toutes les citations anglaises sont traduites, et I'auteur explique tous les termes difficiles ou techniques, sans pour autant se servir d'un vocabulaire trop hermetique. La bibliographie est complete et bien organisee. La structure du livre est solide: bien qu'il s'agisse de deux corpus separes dans l'espace et dans Ie temps (Morency parle d'une«diachronie differee »), I'analyse est bien departagee. Des sous-titres utiles servent de guide pour la lecture et l'auteur offre des resumes succincts des intrigues des romans avant de passer a ses analyses, de sorte que tout lecteur puisse Ie suivre. De plus, Morency trace des analogies ingenieuses entre les livres et entre les deux corpus: I'evolution spatio-temporelle du mythe ressort a travers de courtes «charnieres» au commencement de chaque chapitre. Le style est abordable, I'auteur equilibrant ses propres analyses avec des citations et des renvois a la critique, et employant des extraits pertinents pour appuyer sa discussion. Seule I'analyse· de Moby Dick semble un peu longue et compliquee, mais etant donne son importance dans I'evolution du mythe americain, ce choix se justifie. Enfin, il faut mentionner la fine peinture de I'arriere-plan historique de Ia plupart des ouvrages analyses, ce qui sert non seulement ales contextualiser , mais egalement a relier l'evolution du mythe a celIe de la societe. En fin de compte, ce livre donne envie de (re)lire les fictions analysees ala lumiere du mythe americain. Le travail de Morency est fascinant et tous ceux et celles qui s'interessent a la litterature «americaine », au sens large du terme, devraient lire son ouvrage. (PAULA ROBERTS) Alain Baudot, Bibliographie annotee d'Edouard Glissant Toronto, Editions du GREF, colI. Inventaires, 1993, LII-761 p., 96,00$ Depuis maintenant un demi-siecle, I'ecrivain martiniquais Edouard Glissant produit une ceuvre abondante et multiforme qui n'a cesse d'interpeller des Iecteurs du monde entier. Ces lecteurs, transitoires ou fideles, seront heureux de prendre connaissance de la bibliographie annotee d'Alain Baudot laquelle confirme largement qu'il s'agit effective- 326 LETTERS IN CANADA 1994 ment d'une ~uvre magistrale. Al'instar de la production sur laquelle elle porte, cette bibliographie est un ouvrage peu commun autant par son ampleur que par sa rigueur. Compose de deux parties principales ou sont consignees 1347 references , Ie volume comporte, en plus, une longue introduction explicative de l'auteur, un index des noms, un index des titres et un index des incipit, un appendice qui reunit huit textes de Glissant difficilement accessibles, et une soixantaine d'illustrations. Par ailleurs, «la perspective adoptee est resolument planetaire» dans la mesure ou chaque reference presente un maximum d'exactitude dans les details, enevitant notamment l'emploi des sigles qui pourraient etre incomprehensibles dans certains pays ou a l'avenir. Cependant, l'interet de l'ouvrage ne reside pas seulement dans Ie nombre de references et la presentation efficace et impeccable, mais surtout dans les annotations qui peuvent etre de quelques mots ou de plus de deux pages et ou sont cites regulierement des extraits des textes inventories. Au fil des pages, on assiste ainsi a l'evolution de cette ~uvre imposante et a sa reception. Dans son introduction, Baudot prend soin de signaler qu'il s'est efforce d'etre «Ie plus complet souhaitable », tout en reconnaissant qu'il est «loin . du compte» en termes d'exhaustivite, et cela meme dans la premiere partie consacree aux «Bcrits d'Bdouard Glissant»: 385 textes ecrits entre 1946 et 1993 y sont recenses et...

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