In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

HUMANITIES 185 Jean Tetreau. Hertel:l'homme et l'reuvre Pierre risseyre. xii, 339, $19·95 II Y a plus de vingt ans (Livres et auteurs canadiens, 1966), jean Tetreau prophetisait: 'Les ceuvres de Fran~ois Hertel feront surement un jour I'objet de savantes etudes. Des professeurs et des critiques les debiteront en gros et au detail. On Ie discutera, on medira de lui, on Ie reniera et on Ie portera aux nues. II sera celebre, meprise, encense, honni, aime, vomi, adore.' Impatient devant les lenteurs de ses contemporains, trop consdent que Ie jour escompte de la gloire pourrait se faire attendre et que la posterite pourrait possiblement manquer Ie rendez-vous, jean Tetreau a decide de prendre les choses en main et d'entamer lui-meme Ie mouvement : plutot que d'attendre les autres, il devient Ie premier II 'debiter' I'ceuvre de son ami. La vie plutot que I'ceuvre, en realite, car Ie titre de son etude, Hertel: l'homme et l'reuvre, est quelque peu trompeur. C'est bien la vie qui est debitee id, et non I'ceuvre. En effet, si cet 'essai biographique' (p xi) insiste II juste titre sur I'importance du metier d'ecrivain pour Hertel (chap 4), fait etat de chacune des ceuvres au moment de sa publication, jauge I'une ou l'autre face II sa reception (ou - Ie plus souvent - absence de reception) critique, attire I'attention de fa~on sporaclique sur quelques-unes des idees maitresses de l'auteur et presente une evaluation finale de I'importance de F. Hertel comme poete et penseur (chap 12), on n'y trouvera pas, toutefois, II notre grand regret, une analyse des ceuvres ou une etude de l'ceuvre. L'ambition de jean Tetreau est beaucoup plus modeste: 'materiaux pour servir II la biographie de Fran~ois Hertel et il I'histoire de son temps' (p x), 'document de travail' (p xi), 'livre utile' (p xii), simple 'recit de Ila] vie' de Hertel dont les limites ne permettent pas d'aborder des problemes litteraires particuliers (p 162), son livre n'est que 'I'ebauche' (p 89) de la peinture de I'homme que fut Hertel. Ainsi non seulement I'ceuvre hertelienne n'y est pas etudiee (au-delii des courts resumes et des jugements ex cathedra du genre: 'on a affaire id II un vrai philosophe et ilIa fois II un ecrivain majeur: p 289), mais de plus la biographie n'a d'autre pretention que I'honnNete. A quelque thesard futur les patientes recherches , Ie depouillement systematique des archives, la compilation de la correspondance, la rigueur des references, la traque de gibier insaisissable et secret: la biographie, en somme. Ce recit biographique reserve tres souvent ason ledeur des phrases du type: 'Nous Ie saurons peut-etre dans quelques annees' (p 284), ou encore: 'Vers cette epoque, ou plus vraisemblablement quelques annees avant' (p 61)1 En l'absence de la rigueur (qu'il ne recherchait vraisemblablement pas, d'ailleurs), reconnaissons neanmoins aTetreau les merites de la chaleur, de I'affection et d'un temperament d'essayiste qui Ie porte afaire siennes les causes de son sujet. Les betes noires de Hertel sont les siennes; cet 186 LETTERS IN CANADA 1986 essai est donc I'occasion de vider leurs querelles communes. Ce qui nous vaut des pages souvent savoureuses contre les linguistes, les structuralistes , !'institution litteraire quebecoise (en particulier les patoisants), les nouveaux professeurs, l'abandon des etudes classiques, tous ceux qui suivent la mode, tous ceux qui massacrent la langue fran<;aise, tous ceux qui ne savent pas ecrire, tous ceux qui meconnaissent Ie talent tous ceux, Quebecois ou Fran<;ais, qui consacrent les ecrivains qui ecrivent mal (v.g. aussi bien Anne Hebert et Gaston Miron que Michel Tremblay). Cela fait beaucoup de monde, dira-t-on. En effet. Ne restent, dans Ie pantheon de la poesie quebecoise, que Nelligan, Grandbois, Paul Morin, et ... Hertel, evidemment (pp 303-6); et dans celui de la philosophie d'Amerique fran<;aise, personne, sauf lui, car Hertel est seul parmi les plus grands (Aristote, saint Thomas, Descartes, Spinoza, Bergson) dont il se distingue , toutefois, car it est de la lignee des Montaigne et des Nietzsche (p 306- 13). Ces pretentions en feront sourire plus d'un. '<;a se saurait: retorque Ie sens commun. La meconnaissance du genie de Hertel, que ses amis (et lui-meme!) expliquaient autrefois par la malveillance, la conspiration, la conjoncture defavorable, qu'on explique maintenant par l'ignorance du public ou les aleas de la mode, ne convainc personne. Les premieres critiques de son ceuvre (que Tetreau a Ie merite de rapporter), celles de Berthelot Brunet ('un chanoine Groulx badin: p 96), de Victor Barbeau ('pensee nebuleuse: p 130), de Samuel Baillargeon ('desinvolture, eparpillement ... manque de profondeur: p 225), sont Ie plus souvent celles que reprendrait ason compte un lecteur nouveau, abordant l'ceuvre sans preventions. La cote de l'ecrivain risque donc peu d'etre modifiee par cet essai. Ressortent mieux, toutefois, la personne, chaleureuse, accueillante, genereuse, angoissee sous son optimisme volontaire; Ie personnage, savoureux, haut en couleurs, rabelaisien malgre sa maigreur; l'homme de lettres, d'un engagement exemplaire. Tetreau a Ie grand merite de les rappeler a notre attention dans cet essai tout entier issu de sa piele filiale. (ROBERT MAJOR) Elaine F. Nardocchio. Theatre and Politics in Modern QU/!bec University of Alberta Press. xii, 157. $21.00, $12.95 paper Jonathan M. Weiss. French-Canadian Theater Twayne Publishers. 179. us $18.95 In 1986, for the first time in memory, two monographs in English on modern QUfibecois drama and theatre were published, one by an American , one by a Canadian scholar. Comparison between these studies is inevitable - and, inevitably, invidious, for they are sadly unequal. ...

pdf

Share