Abstract

L'article examine les raisons explicites et implicites du traitement réservé à la littérature "francophone" dans la critique métropolitaine. À partir de trois travaux d'histoire de la littérature et d'un ouvrage consacré à la langue littéraire, publiés en France depuis 2005, l'article propose de dégager les formes et interroger les raisons d'une gêne épistémologique à l'égard de la littérature en français, car avant de réduire au silence l'objet francophone, force est de l'évoquer, de le décrire même. L'enjeux de cette analyse n'est pas de contester la contribution de ces ouvrages au renouveau critique de l'histoire littéraire, mais de réfléchir aux possibilités d'ouverture épistémologique qui s'y profilent sans se réaliser. De surcroît, l'article propose de situer cette question dans le cadre des débats contemporains sur la littérature-monde et sur la différence entre la littérature invitée et la littérature immigrée, tout en explorant la possibilité d'un espace-frontière qui à la fois sépare et relie la critique française et la critique "francophone".

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