Abstract

Cet article propose une lecture du roman référé de l’écrivain marocain, appuyée notamment sur la méthodologie fournie par les perspectives philosophiques de Friedrich Nietzsche et Clément Rosset, ayant pour but de mettre en évidence la question du tragique et ses relations avec la crise d’identité dans les sociétés francophones. Telle une parabole, la tragédie qui caractérise le personnage central d’Ahmed, toujours à la recherche de l’identité perdue, renvoie à l’éternel dilemme des écrivains maghrébins francophones dont le cordon ombilical est rompu avec leur société d’origine. Heureusement, notre époque se réclame des métissages culturels, des ambivalences plurielles, des bilinguismes et d’intertextualités. La sonorité de cette polyphonie s’achemine donc, comme l’affirme Déjeux, vers des “fertiles confluences”, plutôt que vers des clôtures stériles, nous permettant de repérer dans la craintive double appartenance, non pas une menace à l’unité d’une société acculturée, mais surtout une invitation à l’acquis d’une identité nationale plus ouverte et enrichie.

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