Abstract

Le marronnage et la drive sont deux phénomènes qui, propres chacun à des époques bien distinctes, concordent cependant géographiquement. Ce sont des manifestations d’une même réalité de la sphère créole qui naissent d’une appréhension du territoire ne pouvant survenir qu’en terre créole, et en particulier sur une île. Ainsi peut-on parler, pour ces deux expériences, d’un seul mode d’errance — ou de cheminement — créole, et même insulaire. Cet essai explore le marronnage comme pratique de l’espace et, dans cette perspective, son rapport à la drive, notion décrite par de nombreux auteurs créoles, notamment Raphaël Confiant et Patrick Chamoiseau. Traces indélébiles d’événements historiques, dispositifs de narration, thèmes de prédilection des littératures antillaises contemporaines, le marronnage et la drive se rejoignent dans l’imaginaire pour dire les lieux atemporels de l’errance créole.

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