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Reviewed by:
  • Le Boréal Express. Journal d’histoire du Canada 1524–1760, and:À Table en Nouvelle-France
  • Jean Levasseur
Boulet, Gilles, Jacques Lacoursière, et Denis Vaugeois. Le Boréal Express. Journal d’histoire du Canada 1524–1760. Québec: Septentrion, 2009. ISBN 9782894485996. 266 p.
Desloges, Yvon. À Table en Nouvelle-France. Québec: Septentrion, 2009. ISBN 9782894486016. 240 p.

La qualité et l’originalité des ouvrages publiés par les Éditions Septentrion (Québec), particulièrement ceux dans le domaine de la culture et de l’histoire québécoises, ne cessent de surprendre. En témoignent ces deux ouvrages d’historiens de renom. [End Page 290]

À l’heure où le numérique annonce son intrusion, bien légitime, dans le domaine de l’imprimé, cette maison québécoise s’associe à trois chercheurs dont la réputation n’est plus à faire dans la (re)publication d’un véritable petit bijou qui saura enchanter l’amateur (et le spécialiste) d’histoire: un facsimilé grand format d’imprimé journalistique qui couvre toute la période de la Nouvelle-France (elle débute en fait dix ans avant l’arrivée de Cartier). Précurseurs et visionnaires de la nouvelle historiographie québécoise, Gilles Boulet, Jacques Lacoursière, Denis Vaugeois et quelques collaborateurs avaient en effet uni leurs efforts, dès 1962, dans la production d’un périodique cherchant à “présenter l’histoire sous la forme d’un journal d’allure moderne, mais qui aurait été rédigé à l’époque même où les événements ont eu lieu” (“Présentation,” s.p.). Le Boréal Express était né, et il saurait déclencher un tel enthousiasme parmi une population québécoise désireuse de plonger dans ses racines et se forger une identité que les auteurs devraient rapidement transformer un projet ponctuel en activité récurrente, jusqu’à sa mort en 1967, conséquence directe de l’augmentation des frais postaux, qui signaient ainsi son glas. Certes, le lecteur contemporain aurait sans doute préféré à la reproduction intégrale proposée ici une remise en page nouvelle empruntant aux infinies possibilités des techniques informatiques contemporaines. Sans doute à la fine pointe à son époque, la facture visuelle journalistique éminemment “années cinquante” n’est pas des plus agréables; mais le contenu vient largement compenser pour le coup d’œil. Après un premier numéro de huit pages, Le Boréal Express atteint son format standard de douze pages dès la seconde parution (dite de “1543”) et propose, à l’instar des journaux généralistes de son époque, un vaste éventail de chroniques. Le seul numéro initial nous renseigne sur le surpeuplement du monde autochtone, alors que les journalistes procèdent à une enquête ethnologique (!), l’importance de la langue algonquine, le désastre conséquent à l’incendie d’Hochelaga; côté international, l’on s’intéresse, entre autres, au débat sur la rondeur de la Terre, au retour de Verrazano de la Gallia Nova, à la traite des Noirs, aux annonces de fin du monde, à la présence de Cortez dans l’empire aztèque, ou à celle de l’âme chez l’Indien, au génie maya des mathématiques et au traité de Tordésillas. Côté mode, le dernier modèle de poncho sioux retient l’attention, tout comme cette femme théologienne, Marguerite d’Angoulême. La chronique culinaire suggère diverses façons d’apprêter le maïs et, pour les tout petits, on vous enseigne comme fabriquer des mocassins . . . et un tomahawk efficace. La dernière page contient des annonces classées, un reportage sur l’adresse des Agniers au jeu de la crosse, de la popularité (maladive) du jeu de dés chez les indigènes et de sport féminin. Et bien sûr, les auteurs n’hésitent pas à faire appel au sensationnalisme (“Un mémoire explosif: on réclame l’enseignement gratuit” (1666, p. 102)) et à l’humour (“Les Barbus serontils excommuniés” (1524, p. 8)) pour attirer l’attention de leur lectorat. Cette simple [End Page 291] énumération nous fait rapidement prendre conscience de la richesse de cette...

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