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<Nineteenth Century French Studies 30.1&2 (2001) 208-210



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Book Review

L'Année Stendhal.
Numéro 3


L'Année Stendhal. Numéro 3. Paris: Klincksieck Editions, 1999. Pp. 253. ISBN 2-252-03305-3

L'Année Stendhal en est à son troisième numéro. Ce n'est pourtant pas une revue nouvelle, mais la suite du Stendhal Club, dont le premier numéro (sous la direction de Vittorio del Litto, éditeur aussi de la Correspondance générale de Stendhal) remonte à 1958 et qui a cessé de paraître en 1995. Cette nouvelle version, sous la direction de Philippe Berthier, propose une sélection d'articles consacrés à différents aspects de l'œuvre de Stendhal, suivie de quelques "Notes et documents," une "Chronique," ainsi qu'un "Carnet critique" qui se compose essentiellement de comptes rendus d'ouvrages ayant un certain rapport avec Stendhal ou la littérature du dix-neuvième siècle.

Ce qui m'a frappée, en feuilletant le volume, c'est l'absence de tout renseignement concernent la politique éditoriale de la revue. Il est impossible de savoir, par exemple, quels sont les critères qui gouvernent la sélection de manuscrits (est-ce que ce sont les [End Page 208] membres du conseil de rédaction qui évaluent les manuscrits, ou des lecteurs anon-ymes?)

Ceci dit, les onze articles contenus dans le numéro 3 sont de qualité. D'Anne Hage, on peut lire un article sur "Le père, l'esprit et le républicanisme dans Lucien Leuwen." Elle nous montre le contraste entre le père de Lucien, qui est spirituel et dénué de convictions politiques et le fils, qui se présente au début du récit comme un répub-licain sérieux, incapable d'esprit. Elle se demande si la formation à l'esprit vient répondre au conflit psychique qui sous-tend l'interrogation politique. Dans son article, "L'éloge de la dupe," Thierry Gouin aborde un des derniers récits de voyage de Stendhal, Le Journal d'un voyage dans le midi de la France afin de voir ce que ce récit peut nous dire du traitement romanesque de ce même thème. Karin Gundersen ex-plore une source possible de la Chartreuse de Parme dans son article "La nouvelle princesse de Clèves." Marilia Marchetti examine une des œuvres intimes peu étudiées de Stendhal, Les privilèges, qu'elle qualifie d'un "ultérieur instrument de connaissance d'Henri Beyle "par lui-même" et de Stendhal écrivain en quête d'autres horizons" (58). Dans son article, "Le masque et la prison," Yvon Houssais étudie les nouvelles de Stendhal, en s'efforçant de montrer en quoi leur force vient justement de leur brièveté qui renforce l'intensité de la tension dramatique.

Michael Nerlich, quant à lui, nous offre "Quelques remarques sur la Vie de Henry Brulard" afin d'esquisser l'importance de la nouvelle édition de cet ouvrage (Béatrice Didier et Jacques Neefs) pour la compréhension globale de l'œuvre de Stendhal. Ce même ouvrage est le sujet de l'article de Charles-Philippe Scheinhardt, "Singulier Brul-ard" qui se demande si la singularité de cette 'autobiographie' vient du fait qu'elle s'inscrit dans un ensemble littéraire sans cesse travaillé par la recherche de l'identité de l'être intime. Selon lui, la littérature joue un rôle à la fois cathartique et inquiétant pour l'autobiographe, car il risque à tout moment de voir transformer la vie en roman.

Gilles Louÿs nous offre une lecture des récits inachevés de Stendhal, qui nous met en garde contre la tentation de les considérer comme des échecs en nous invitant à construire une poétique de l'inachevé stendhalien. Brigitte Diaz explore dans son article "Mémoires du monde, mémoires de soi" le goût qu'avait Stendhal pour la lecture des mémorialistes, non seulement Saint-Simon, mais aussi le cardinal de Retz, le maréchal Gouvion-Saint-Cyr...

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