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  • Les cités grecques et le contrôle des magistrats (IVe–Ier siècle avant J.-C.)
  • Gaétan Thériault
Pierre Fröhlich. Les cités grecques et le contrôle des magistrats (IVe–Ier siècle avant J.-C.). Hautes Études du monde gréco-romain, 33. Genève : Librairie Droz S.A., 2004. Pp. 634, 3 annexes, addenda, 7 cartes.

Le contrôle des magistrats dans les cités grecques hellénistiques n’a pas fait l’objet d’une historiographie développée. La reddition des comptes et, partant, la responsabilité des magistrats occupaient pourtant un rôle de premier plan dans les cités et prennent une valeur certaine dans l’étude des institutions. C’est donc à l’examen systématique de cette question à l’époque hellénistique que s’est attaqué Pierre Fröhlich, dans une thèse soutenue à Paris en 1997 et un mémoire déposé en 2000 à la IVe section de l’École pratique des Hautes Études. L’auteur propose une [End Page 260] analyse fine et parfaitement documentée de l’institution et tente d’en distinguer l’évolution au cours des quatre siècles envisagés dans son étude. Les résultats, fondés en grande partie sur le matériel épigraphique, convainquent aisément le lecteur du bien-fondé et du succès de l’entreprise.

Précisons d’emblée que l’exercice exclut à juste titre la dokimasie des magistrats, qui exige une étude individuelle, qu’aurait d’ailleurs déjà entreprise Christophe Feyel (p. 7 et n. 24). Fröhlich a opté pour un plan thématique et non géographique, qui a certes l’avantage d’éviter l’impression d’un « gros catalogue », mais qui oblige — et l’auteur en est parfaitement conscient — à un traitement épars d’une même documentation et, de ce fait, au recours systématique à l’index. Ce « défaut » n’enlève que peu à la clarté et à la pertinence du propos et n’a pas conduit, comme il est fréquent avec ce type d’approche, à trop de variations sur un même thème. L’étude est composée de prolégomènes et de quatre parties, toutes subdivisées en chapitres.

L’essentiel des prolégomènes (p. 13–74) touche d’abord la réflexion des penseurs classiques, au premier rang desquels Hérodote, Platon et Aristote. La reddition de comptes, considérée avec l’historien d’Halicarnasse « comme un des éléments caractérisant la démocratie », prend avec Platon une forte teinte aristocratique. C’est que, bien que partisan d’un tel contrôle, Platon prend à partie le système athénien et ne peut se résoudre à confier un rôle aussi important à l’ensemble des citoyens. Plus modéré et plutôt favorable aux constitutions mixtes, le Stagirite consacre à la question, pour sa part, de longs développements — dans sa Politique notamment — et voit dans le contrôle de la gestion des magistrats une forme de contre-pouvoir aux mains du peuple, assurant ainsi l’équilibre entre peuple et notables. Dans toutes ces pages, quoi que l’on puisse croire, Athènes n’est pas seule en cause et le propos déborde régulièrement les frontières de l’Attique.

Les pages 53–74 sont aussi l’occasion de s’intéresser au vocabulaire général du contrôle des magistrats (euthynein, apologizein et autres formules et leurs dérivés) et à son interprétation, tant le problème se pose avec acuité. Fröhlich, à nouveau, met à profit les textes classiques mais y ajoute toute la documentation hellénistique connue. Il livre ici une analyse à la fois succincte et exhaustive, qu’affineront les sections suivantes. Tous les passages concernés dans ces prolégomènes ont été abondamment commentés ces dernières années, mais Fröhlich en nuance le propos et en prolonge les conclusions, apportant çà et là d’utiles mises au point.

Le reste de l'analyse est divisé en quatre parties, qui couvrent l'ensemble de la période circonscrite et regroupent plusieurs chapitres. La [End Page 261...

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