Abstract

The widespread adoption of canteens within British factories was a product of government intervention during the First World War, reflecting the State’s distinctive wartime objectives. However, this article has sought to dispel the notion that employers discarded such canteens following the cessation of hostilities, while acknowledging the distinctive function of industrial welfare architecture such as canteens in the interwar period. The ideal of industrial health which crystallised over the course of World War I, and which the factory canteen reflected, helps explain why canteens were the lynchpin of interwar industrial welfare scheme implemented by employers. Canteens embodied a holistic, generalised concept of industrial health which emphasised workers’ responsibilities for securing their own health through diet, hygiene and exercise. They marginalised employers’ responsibilities for their employees’ health, and concealed the specific health hazards of the industrial workplace, thus serving effectively as a means of stalling legislative intervention on health and safety issues.

Abstract

L’implantation de cantines au sein d’un grand nombre d’usines britanniques pendant la Première Guerre mondiale a été le fruit de l’intervention du gouvernement, puis à nouveau pendant la Seconde Guerre mondiale. Il serait pour-tant trompeur d’affirmer que l’existence de cantines d’entreprise en GrandeBretagne ne fut que le résultat de l’intervention étatique. L’idéal de santé au travail qui a pris corps durant la Grande Guerre, et dont les cantines d’entreprise sont le reflet, permet d’expliquer pour-quoi celles-ci sont devenues la pierre angulaire de l’action sociale patronale pendant l’entre-deux-guerres. Les cantines incarnaient en effet une vision englobante de la santé au travail, mettant l’accent sur la responsabilité de l’ouvrier dans l’entretien de sa santé à travers l’alimentation, l’hygiène et l’exercice physique. Minorant la responsabilité de l’employeur dans la santé de ses employés et occultant les risques sanitaires spécifiques au lieu de production indus-triel, elles ont constitué un outil efficace aux mains de ceux qui voulaient repousser l’adoption d’une législation sur la santé et la sécurité en entreprise. La cantine apparaît ainsi comme un élémentclé d’un programme d’action sociale au cœur duquel persiste la recherche de rendement. Les cantines peuvent aussi être vues comme l’expression même de la rationalisation industrielle puisqu’elles servaient à lutter contre l’indiscipline tout en assurant l’entretien du facteur humain de la production.

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