Kosmos und Logos nach Philon von Alexandreia (review)

462 HISTORY OF PHILOSOPHY Georgios D. Farandos. Kosmos und Logos nach Phiion yon Alexandreia. Amsterdam: Editions Rodopi N.V., 1976. Pp. iii + 320. $29.50. Ce livre est la reproduction photographique d'une th~se dactyiographi~c de l'Universit~ de Wiirzburg. Une premiere partie, consacr6r I'histoire de la recherche philonienne, introduit/t une seconde partie, "syst~matique" (p. ii), od l'auteur pr~scnte une synth~e personnelle de la philosophic de Philon construite /t partir du concept "central" de luexavciaxctatq ("migration"). Le survol des interpretations successives de Philon au XIXe si6:le se limite/t la presentation de jugements emprunff:s/t des interm~diaires (I. Georgii, M. Freudenthal, W. VOlker), sauf pour l'oeuvre de F. A. Staudenmaier, ~,laquelle Farandos consacre une soixantaine de pages. Dans sa Philosophie des Christentums (1840), Staudenmaier critiquait, dans une perspective anti-h~g~lienne, I'interpr~tation, alors en vogue (GfrOrer, D~ihne), du christianisme primitif comme mouvement influenc~ par la th6ologie jud~o-alexandrine. Du point de vue de sa "m~taphysique de christianisme," Staudenmaier voyait, lui, en Philon l'Alexandrin ]e principal repr~sentant du panth~isme et le p~re de toutes les h~r~sies importantes de l'histoire jusqu'A Hegel inclusivement: du doc6tisme :~ la "fausse mystique" de Maitre Eckhart, de I'arianisme au protestantisme. Cette longue ~tude qui montre/t quel point la philosophie et la philologie pouvaient s'influencer l'une I'autre au temps de i'idb..alisme allemand, est un peu d6cevante, car elle est consacr6e/t une interpr6tation fond6e sur une image de Philon (panth6isme , dualisme radical, influences indiennes et perses) dont Farandos n'a aucun mal /~ d6montrer la caducit6. De cette confrontation avec Staudenmaier, Farandos semble avoir gard6 i'id6al d'une interpr6tation de Philon reposant sur l'analyse de probl6mes philosophiques essentiels et capable de conf6rer/l I'Alexandrin une place capitale dans l'histoire de la philosophie. Le survol historique de la recherche philonienne est ensuite repris pour le XXe si6zle et les diff&entes 6tudes sont class6es selon quatre grandes orientations de recherche: "Die religionswissenschaftliche Richtung, die Judentum-Richtung, die Stoa-Richtung, die PlatonismusRichtung ." Dans ce survol bibliographique qui comprend pourtant quelque soixante-dix pages et qui a I'ambition de d6noncer les insuffisances du portrait de Philon 6labor6 par la recherche contemporaine, l'auteur ne prend gu/~re en consid6ration que des 6tudes d'origine anglo-saxonne; il ignore en particulier presque totalement ia production en langue franc,aise (rouvrage d'l~. Br6hier, "die klassische Leistung der Philon-Forschung," est trait6 en une demi-page grace/l deux ou trois jugements g6n6raux emprunt6s/tV61ker, Dani61ou revient ici et l/l parce qu'il a b6n6fici6 d'une traduction anglaise, les Actes du Congr~s de Lyon sur Philon ne figurent pas darts la Bibliographie); il ne cite aucun article d'une revue aussi sp~cialis~e que les Studia Phiionica et ne mentionne pas les bibliographies importantes de Feldman (1963) et de Hilgert (1972 et 1973). La seconde pattie de l'ouvrage se propose d'61ucider le probl6me philonien/l partir de son centre: "Die Philonforschung konnte bis jetzt mit wenigen Ausnahmen dieses Zentrum der philonischen Philosophie nicht richtig verstehen, deswegen konnte sie auch bis jetzt das Philon-Problem noch nicht 16sen" (p. 202). Une premi6re section est consacr6e/l la d6marche philonienne, coneue comme dialectique de la lte~ctv~tt~xctatq, comme acc~s/~ la connalssance de l'l~.trepar le biais d'un retour du voSq vers lui-m~me. Une seconde section analyse les rapports , ~ l'int6rieur de la m6taphysique philonienne, entre l'I~-tre, le Logos et le cosmos. Si l'on essaie de comprendre Philon/~ partir du centre de sa pens6e et non de la p6riph&ie, on d6couvre en lui, selon Farandos, non pas un compilateur, un (~clectique et un syncr&iste, mais un penseur original, syst~matique et coherent, de tendance platonicienne, malgr~ la pr6sence chez lui d'616ments stoiciens. L'activit~ philosophique dont le but est "la vision de l'~tre" peut ~tre d6crite comme une double migration, d'abord de la curiosit6 astronomique vers la connaissance de soi, puis, grace ~tl'analyse du ph6nom6ne de la sensation, de la connaissance de soi...