Abstract

Cet article propose une réflexion sur les essais, chroniques, préfaces et entretiens de trois écrivains-traducteurs anglophones contemporains du Québec : Philip Stratford, David Homel et Gail Scott. À partir du postulat selon lequel l'écrivain-traducteur entretient un rapport privilégié à cet espace entre langues et cultures qu'il est amené à explorer par le biais de la traduction et de l'écriture, il s'agit de voir dans quelle mesure Stratford, Homel et Scott ont contribué à la construction d'une identité et d'une littérature anglo-québécoises depuis le début des années 1980. Symptomatiques de trois postures intellectuelles différentes, leurs discours respectifs sur la littérature et la traduction révèlent, d'une part, le caractère instable, plurivoque et en devenir de cette identité et de cette littérature; d'autre part, une homologie frappante entre celles-ci et les processus traductionnels. C'est cette homologie que l'article vise à souligner. Aussi l'accent est-il mis sur les images du multiculturalisme et les formes de créativité qui découlent tant de leur connaissance des langues-cultures avec/entre lesquelles ils travaillent que des modalités selon lesquelles ils négocient le difficile passage qui les séparent.

Abstract

This essay is a reflection on the essays, articles, prefaces, and interviews of three contemporary anglophone writer-translators from Quebec: Philip Stratford, David Homel, and Gail Scott. Based on the premise that writer-translators maintain a privileged relationship with the space between languages and cultures, which they are bound to explore through translation and writing, the question is to determine the extent to which Stratford, Homel, and Scott have contributed to building an Anglo-Québécois identity and literature since the early 1980s. Their respective discourses on literature and translation, being symptomatic of three different intellectual approaches, reveal, on the one hand, the unstable, plurivocal, and evolving nature of this identity and literature and, on the other, a striking homology between these objects and the translation processes. It is this homology that the essay strives to emphasize. The accent is on the images of multiculturalism and forms of creativity that flow from writer-translators' knowledge of the languages-cultures with/between which they work and the modalities according to which they negotiate the difficult passage separating these two entities.

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