In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

Reviewed by:
  • Le Pas du perron fée (Édition des manuscrits Paris, BnF fr 5739 et Lille BU 104) Édité par Chloé Horn, Anne Rochebouet et Michelle Szkilnik
  • Olivier Collet
Le Pas du perron fée (´dition des manuscrits Paris, BnF fr 5739 et Lille BU 104). Édité par Chloé Horn, Anne Rochebouet et Michelle Szkilnik. (Classiques français du Moyen Âge, 169.) Paris: Honoré Champion; Genève: Slatkine, 2013. 316 pp.

La collection des Classiques français du Moyen Âge poursuit la ‘cure de rajeunissement’ de ses anciennes publications, avec ses hauts et ses bas, et d’enrichissement par de nouveaux textes, ce qui offre un intérêt beaucoup plus grand et a notamment le mérite d’accroître la connaissance des spécialistes comme la curiosité des amateurs par des œuvres souvent moins familières ou d’un accès plus difficile: ainsi dans le cas du Pas du perron fée qui, loin de représenter une découverte, figure davantage dans le répertoire des historiens du quinzième siècle qu’il n’a sa place habituelle dans celui des littéraires, ou du public en général. Dans ce volume résultant d’une féconde collaboration, Chloé Horn, Anne Rochebouet et Michelle Szkilnik mettent à notre disposition sous une forme remarquablement complète et soignée — si l’on excepte quelques petites bévues — les matériaux qui nourrissent la tradition assez complexe de ce récit protéiforme, consacré au pas d’armes (épreuve sportive entourée d’une vaste mise en scène qui repose sur un protocole strict et, souvent, sur un canevas d’inspiration romanesque) tenu à Bruges entre le 28 avril et le 27 mai 1463 par Philippe de Lalaing, en présence du duc Philippe le Bon et de l’aristocratie bourguignonne et bourbonnaise. Le volume comprend ainsi le texte des recueils Paris, BnF, f. fr. 5739 (déjà édité en 1874, mais de manière plutôt confidentielle), qui représente la rédaction la plus élaborée de l’épisode, littérairement parlant, et celui de Lille, BU 104, copie d’un autre état du récit, sans doute indépendant, d’une diffusion élargie, mi-continentale, mi-insulaire; enfin, dans une annexe, une troisième version de l’événement, plus synthétique et retranscrite dans le seul manuscrit de Cambrai, MM 1114. L’introduction permettra au lecteur de découvrir l’arrière-fond historique de l’épisode que ces relations nous proposent ainsi que leurs témoins, avec entre autres des réflexions bienvenues sur la réception de ces trois écrits, d’après les indices que fournissent leurs différents contextes matériels. La langue des exemplaires qui contiennent les deux principaux états du texte est rapidement passée en revue, mais avec une attention suffisante à ses particularités essentielles. Chaque édition est présentée de façon claire et est immédiatement suivie de notes philologiques et explicatives. Deux annexes utiles synthétisent le déroulement des actions qui nous sont rapportées, la succession de leurs protagonistes et l’attribution des brevets, petits poèmes que nous conserve une partie de la tradition, remis aux participants au moment du banquet qui conclut la rencontre et du décernement des récompenses. Enfin, un index et surtout un glossaire de quarante pages, élaboré avec beaucoup de minutie et de précision, procurent les instruments nécessaires à la compréhension des textes, grâce à des commentaires parfois développés pour des termes qui renvoient à des usages spécifiques, ou entrent dans des locutions, et à de nombreux renvois aux sources qui contribuent à ces éclaircissements.

Olivier Collet
Université de Genève
...

pdf

Share