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  • Nimphaea in fabula: le bouquet d’histoires de Chloé Delaume by Marika Piva
  • Dawn Cornelio
Nimphaea in fabula: le bouquet d’histoires de Chloé Delaume. Par Marika Piva. (Biblioteca, Saggi, 4). Passignano sul Trasimeno: Aguaplano, 2012. 153 pp.

Lire Chloé Delaume n’est pas chose facile. Faire l’analyse de sa production ne l’est pas non plus. Dans son ouvrage, Marika Piva, de l’université de Padoue, spécialiste de Chateaubriand et membre de l’équipe de recherche ‘Giovani Europei’, fait preuve non seulement d’une bonne connaissance de cette œuvre complexe — ouvrages et courts textes publiés dans des collectifs—, mais aussi d’une curiosité intellectuelle hors du commun pour trouver la trace d’un vaste échantillon de références culturelles et populaires qui surgissent régulièrement sous la plume de l’auteure. Tout au long de ce livre mince mais dense, Piva respecte le but qu’elle annonce dès la première page: proposer ‘des aperçus concernant des thèmes et des outils, d’une part en essayant de regrouper des sujets et procédés récurrents, de l’autre en présentant l’analyse de passages et de phénomènes qui montrent comment le crédo sur lequel l’auteur revient sans cesse, la centralité de la forme et du travail artisanal sur la langue et sur le récit, n’est nullement une devise toute extérieure, mais se pose, au contraire, au cœur de ses ouvrages’ (p. 9). De temps en temps, le lecteur du texte de Piva peut se demander s’il y a trop, ou bien trop peu, d’analyse de certains points; par exemple, beaucoup de détails sont donnés sur les multiples fins possibles de La Nuit je suis Buffy Summers, mais ces fins ne bénéficient pas d’un véritable examen critique qui dévoilerait leurs ressemblances, différences et importance. De même, tout en avouant que le réseau interconnecté qu’est l’œuvre de Chloé Delaume ne se prête pas à une analyse d’éléments épars, il me semble que les titres des chapitres ‘Synopsis’, ‘Scénario’, ‘Storyboard’ et ‘Voix off’ n’aident pas le lecteur à se retrouver ou à s’orienter dans ce contexte complexe, et ce choix, bien qu’original, n’est pas élucidé par Piva. Toutefois, les sous-parties — ‘La prostitution et le corps’, ‘Les drames familiaux’, ‘Le peuple des pyjamas bleus’, ‘Les contes de fées’, ‘L’univers littéraire’, ‘L’interdiscursivité’, ‘La forme’ et ‘La langue: les mots’ — sont bien explicites et représentent un itinéraire navigable à travers la forêt delaumienne. Pour celui ou celle qui connaît bien le travail de Delaume, l’apport principal de ce volume est l’index des noms qui le conclut. Cette liste se compose de noms d’auteurs (Beckett, Andersen), de personnages de contes de fées (Belle, Cendrillon) ou de fiction (Emma Bovary, Bruce Wayne), de penseurs (Descartes, [End Page 129] Bourdieu), de personnages de la mythologie grecque (Cassandre, Némésis), et d’autres catégories encore, y compris les personnages de Delaume elle-même. La liste permettra aux chercheurs et chercheuses non seulement de confirmer ou d’apprendre l’origine de certains noms, mais aussi de gagner du temps dans leur propre dépistage des références et des clins d’œil tellement présents chez Delaume. En bref, Nimphaea in fabula—à ma connaissance la première monographie vouée à l’auteure — représente un ouvrage d’utilité certaine à tous ceux et à toutes celles qui s’intéressent au travail fascinant de Chloé Delaume.

Dawn Cornelio
Université de Guelph
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