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Reviewed by:
  • The Paradox of Photography
  • Fabien Arribert-Narce
The Paradox of Photography. Par Pierre Taminiaux. (Faux titre, 335). Amsterdam: Rodopi, 2009. 206 pp. Pb €40.00; $60.00.

Commentant successivement les écrits sur la photographie de Baudelaire, Breton, Barthes et Valéry, Pierre Taminiaux explore plusieurs paradoxes traditionnellement associés à ce médium qui se situe à mi-chemin entre représentation et reproduction, entre art et technique. Il resitue efficacement les propos des quatre auteurs étudiés dans le contexte plus large de leur œuvre et de la société de leur époque, tout en convoquant au besoin dans son analyse les travaux de théoriciens de l’image tels Walter Benjamin, Rosalind Krauss ou encore Maurice Blanchot. Ce faisant, Taminiaux met l’accent sur les relations que la photographie entretient avec la littérature (en insistant, par exemple, sur les possibilités narratives offertes par les clichés reproduits par Breton dans Nadja) et d’autres arts (surtout la peinture) à l’ère de la modernité esthé tique, n’échappant pas complètement en cela à l’approche classique qu’il critique pourtant à plusieurs reprises et qui consiste à situer la photo par rapport aux beaux arts historiquement reconnus (en la dévaluant souvent), sans aborder de front les caractéristiques qui lui sont propres. Dans sa lecture du célèbre texte de Baudelaire sur ‘Le Public moderne et la photographie’ (1859), Taminiaux suggère que, si le poète refuse à la photo la valeur esthétique qu’il accorde à la peinture, c’est qu’il vise dans sa critique de ce médium nouveau la modernité technique en général, à laquelle il associe le [End Page 118] phénomène de la culture de masse et le matérialisme — son propos ayant donc avant tout une portée sociologique. Le rapport ambivalent de Breton à l’image photographique est également étudié à partir de son discours sur l’art dans le Manifeste du surréalisme (1924) et Le Surréalisme et la peinture (1928), l’écrivain ne voyant en elle qu’une forme d’expression artistique secondaire dans le cadre du mouvement littéraire qu’il a initié, valorisée que dans la mesure où le principe de reproduction du réel qui la caractérise peut être transcendé par le photographe (ce qui est le cas avec les ‘rayogrammes’ de Man Ray). Taminiaux se montre le plus critique dans le chapitre qu’il consacre à La Chambre claire (1980), ouvrage auquel il reproche de ne relater qu’une expérience personnelle autour de quelques clichés et de ne pas être un véritable essai de critique d’art sur la photographie dans son ensemble. Dans cette perspective, l’auteur de The Paradox of Photography souligne les problèmes de la contingence et de la singularité que pose la photo et qui ont été bien mis en évidence par Barthes dans son livre, tout en critiquant la manière dont ce dernier passe sous silence le rôle du photographe et insiste exagérément sur la capacité d’authentification de la réalité propre à la photo. Le dernier chapitre du livre de Taminiaux, portant sur le ‘Discours du centenaire de la photographie’ (1939) de Valéry, constitue sans doute sa contribution la plus originale, dans la mesure où ce texte a été le moins commenté par les théoriciens de l’image photographique. Valéry — ‘the ultimate classicist of modernity’ (p. 181) — y présente une vision positive de la technique photographique, en insistant sur son influence bénéfique sur la littérature qu’elle a notamment amenée à réévaluer son ‘projet descriptif ’ (p. 147).

Fabien Arribert-Narce
University of Kent
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