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Reviewed by:
  • La Vie de Sainct Christofle
  • Jelle Koopmans
Maistre Chevalet: La Vie de Sainct Christofle. Édition critique par Pierre Servet. Geneva, Droz, 2006. 1103 pp.

Le Mystère de sainct Christofle de maistre Chevalet, représenté à Grenoble en 1527, en quatre journées, méritait une première édition sérieuse; il faut féliciter Pierre Servet d'avoir mené à bien cette entreprise importante: il s'agit bien de 19.920 vers, en 938 pages. Le spectacle que nous propose le texte est un mystè re hagiographique complet: tous les thèmes majeurs sont au rendez-vous: les exploits militaires (première journée), les scènes avec des messagers et des vilains, des scènes avec Dieu le pè re et la Vierge Marie, mais aussi avec le fou et sa femme, sans oublier les passages en jargon villonien ou en pseudo-italien, voire en crypto-tudesque. Le haut et le bas, l'historique et le contemporain, tout concourt à la création d'un spectacle extraordinaire. Le texte n'est pas facile: les locutions qui ne figurent pas dans le dictionnaire de Di Stefano y abondent (mais ne sont pas systématiquement signalé es en note), les proverbes non retrouvés sont légion (la même remarque s'impose), mais les passages élaborés en jargon sont bien commentés; ceux en baragouin également. Pour notre connaissance des mystères hagiographiques, la publication de cette édition est essentielle et on comprend certes que les espaces pour l'introduction et le commentaire, dans un tel livre, n'ont pas été incommensurables. Il a fallu choisir, il a fallu se limiter à des informations de nature technique. C'est justement sur ce point que, après avoir ré affirmé mon admiration pour cette belle et fort utile édition, quelques remarques s'imposent. La description bibliographique et l'examen des sources textuelles sont entravés par la confusion terminologique: il n'est pas clair comment Servet utilise des termes comme 'édition' ou 'exemplaire'; quand il parle dans ce contexte d'une 'même édition, datée de la même année, mais en quelque sorte modernisée' (p. 13). Surprenante en 1530 (petite vétille: 1531 n.st.). l'ignorance du prénom de Chevalet 'laisse supposer' (passe encore) 'qu'à cette date la fatiste est déjà mort' (passe encore) 'depuis longtemps' (là , je ne marche plus). Que le grand renom de Chevalet 'ne rendrait pas invraisemblable pareille supercherie' (une fausse attribution à celui-ci), c'est accumuler les spéculations sans nécessité . L'introduction comporte aussi une section consacrée à la langue et quelques pages sur la versification. Celle-ci aurait méritée, éventuellement au détriment de celle-là , une étude plus approfondie; le système des rimes intérieures dans les ballades, qui explique aussi pourquoi il ne saurait y avoir 'de nombreux vers hypométriques dans cette ballade' (p. 70), car le e dit muet à la rime intérieure ne compte pas. Que Chevalet n'ait pas été 'regardant sur l'exactitude métrique', voire 's'autorise' des 'licences' (p. 57), voilà des affirmations par trop normatives. L'emploi des rimes batelées (par exemple, pp. 79, 89, 524, 768) aurait bien mérité une note. Toutefois, ces questions de détail n'enlèvent rien à l'importance de cette édition, d'un représentant d'un type des mystères trop peu connu, d'un beau spectacle, riche et bien fait, du 'beau XVIe siècle'.

Jelle Koopmans
Universiteit Van Amsterdam
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