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  • Nouveaux développements de l’imparfait
  • Sophie Marnette
Nouveaux développements de l’imparfait. Textes réunis par Emmanuelle Labeau et Pierre Larrivée . Amsterdam, Rodopi. 2005. Pb $53.00; €42.00.

Ce quatorzième numéro des Cahiers Chronos offre une sélection révisée de neuf des textes présentés lors de la conférence internationale du même titre qui s'était déroulée en 2002 à Aston. Il s'ouvre sur un court avant-propos des éditeurs et se termine par le compte rendu de la session plénière, qui sert de conclusion. Le titre du livre seréfère en fait davantage à de nouveaux développements théoriques sur l'imparfait qu'à des changements récents de l'imparfait. En effet, les articles parlent d'emplois apparemment non prototypiques de l'imparfait qui existent depuis pas mal de temps mais sur lesquels on a relativement peu publié: imparfait narratif (appelé aussi pittoresque ou de rupture), d'hypothèse, du discours indirect libre, de politesse, forain, hypocoristique et ludique. La question commune posée par ces articles est de savoir si ces divers usages stylistiques de l'imparfait peuvent s'expliquer par une seule valeur intrinsèque (qu'elle soit temporelle, aspectuelle ou modale) ou bien si l'imparfait a acquis des valeurs qui ne peuvent s'analyser de manière unique. Le texte de J. Brès expose brillamment le problème tout en s'attachant en particulier aux imparfaits 'narratif' et 'd'hypothèse'. Il montre notamment que certains emplois de l'imparfait narratif ne peuvent pas être remplacés par des passés simples et donc que l'imparfait n'y a en fait pas perdu sa valeur de passé sécant pour acquérir une valeur de passé global. De même, l'emploi de l'imparfait après un si d'hypothèse peut être envisagé non comme un exemple d'emploi purement modal de l'imparfait mais dans une perspective énonciative, comme marquant bien une antériorité de l'énoncé subordonné que le morphème si présente comme appartenant à un autre énonciateur. Les démonstrations de Brès sont d'autant plus percutantes qu'elles s'appuient le plus souvent sur des exemples réels tirés de la presse, de la littérature et dans quelques cas du français parlé. Brès est donc un 'monosémiste' pur et dur: pour lui l'imparfait a toujours la même valeur et il n'est pas nécessaire de postuler qu'elle se trouve modifiée par des contextes précis (et donc qu'il y aurait une valeur unique en langue et des signifiés de discours). Les autres articles — dont la plupart portent en priorité sur l'imparfait narratif — vont dans la même direction même si la valeur première attribuée à l'imparfait diffère selon les analyses et si l'importance accordée à l'influence du contexte y est parfois plus importante. En voici les titres, faute de place pour les décrire en détail: Vet, 'L'imparfait: emploi anaphorique et emplois non anaphoriques'; Caudal et Vetters, 'Que l'imparfait n'est pas (encore) un prétérit'; Labeau, 'Mon nom est narratif: imparfait narratif'; de Saussure et Sthioul, 'Imparfait et enrichissement pragmatique'; Rosier, 'L'imparfait ventriloque?'; Monville-Burston et Burston: 'Retour à 'Remise de peine': L'imparfait: un toncal à faible marquage'; Delbart, 'L'imparfait: une affaire d'instruction(s)', Howard, 'Les contextes prototypiques et marqués de l'emploi de l'imparfait par l'apprenant du français langue étrangère'. En bref, il s'agit ici d'un excellent [End Page 131] ouvrage dont les perspectives variées aboutissent à un traitement concis et exhaustif de l'imparfait.

Sophie Marnette
Balliol College, University of Oxford
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