Abstract

L'internement politique a joué un rôle important dans le processus par lequel l'administration coloniale française a essayé d'amener les Kanak, le peuple indigène de Nouvelle-Calédonie, sous domination française. Dans le cadre d'une étude examinant la fonction et l'héritage de l'indigénat dans la régularisation des relations entre Kanak et colons, cet article développe une étude de cas de l'internement des Kanak jusqu'en 1928. Contrairement à penser les représentations coloniales et populaires, la majorité des internés kanak n'étaient ni des « chefs » ni des « rebelles ». Les autorités avaient recours à l'internement pour réprimer les actes de la résistance quotidienne, imposer la discipline dans les réserves et renforcer l'autorité des chefs administratifs. En examinant la façon dont les mesures d'internement se sont traduites localement, négociées et mises en place, nous contribuons à la compréhension de l'évolution locale de l'indigénat et de sa place au sein du système colonial.

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