Abstract

Récemment, des historiens ont proposé une "révolution de consommation" au XVIIIe siécle qui aurait eu de grandes conséquences économiques, sociales, culturelles, et politiques. L'examen des tissus et des vêtements catalogués dans un échantillon d'inventaires après décès des colons de Montréal et de sa région dans la deuxième moitié du XVIIe siècle et encore en 1770-74, nous permet à vérifier cette thèse.

Au début, l'habillement de toile et de drap importé prédominait de beaucoup, indépendamment d'âge, sexe, richesse, ou profession. Mais aux années 1770, les cotonnades remplacaient de plus en plus la toile dans les armoires des colons de toute condition. Au même temps (bien qu'au moindre degré), les droguets et les toiles du pays, presqu'absents au XVIIe siècle, commencaient à déplacer les tissus européens.

Les continuités pendant le siècle rendent discutable l'idée d'une révolution de consommation en ce qui concerne le textile. Pourtant, une "révolution cotonnière" s'est produit. Celle-çi pourrait avoir eventuellement contribuée à l'industrialisation de Grande-Bretagne, quoique son influence fut diminuée par la croissance du textile local et par la demande durable pour les draps chers tissés à la main. Et si la consommation des cotonnades aurait encourager la standardisation culturelle, d'autres pratiques textiles différencaient les sexes, les rangs, et les généations.

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