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Reviews Henri Lafon. Espaces romanesques du xviif siècle 1670-1820: de Madame de Villedieu à Nodier. Paris: Presses universitaires de France, 1997. 216pp. ISBN 2-13-048239-2. Pendant longtemps et partout, la critique a consacré plus de temps au temps que d'espace à l'espace. Au début des années 1970 toutefois, l'article déterminant de Roland Bourneuf, «UOrganisation de Gespace dans leroman» (Etudes littéraires), a en quelque sorte correspondu au coup d'envoi de plusieurs recherches. L'essai de Jean Weisgerber L'Espace romanesque (1978) figure assurément comme l'un des piliers de ce nouveau mouvement d'études, auquel se joignirent entre autres Denis Bertrand, par sa lecture de Zola, et Henri Mitterand, par celle de Balzac. À la fois motivé et inspiré par ces travaux, Henri Lafon, dans la foulée de son ouvrage Les Décors et les choses dans le roman du xvuf siècle, paru en 1992, entreprend ici l'étude des Espaces romanesques du xvuf siècle. Partant des principes fondamentaux de la sémiotique narrative, l'auteur fonde la légitimité de sa démarche en présupposant «l'existence de configurations narratives récurrentes» (p. 7). Il considère apriori que «plusieurs espaces traversant] les romans [du xvrae siècle], à la fois plastiques et résistants» (p. 5), et se donne pour programme de recherche d'identifier ces espaces et de les comparer, de manière à en cerner les similitudes et variations. «Mon propos sur l'espace romanesque se situe dans ce qui se répète d'une œuvre à Gautre en se modifiant» (p. 7), affirme-t-il. L'une des grandes qualités du travail ici réalisé, et qui reflète son sérieux autant que sa crédibilité, est la saisissante quantité d'œuvres consultées. Dans sa conquête de l'espace, H. Lafon a exploré pas moins de 275 sources primaires, dont 213 du xvme siècle. Il a de plus consulté pas moins de 125 études sur la question (curieusement, il oublie les réflexions théoriques de Genette, de Greimas, d'Issacharoff et de Richard; de même qu'il omet les analyses plus particulières, EIGHTEENTH-CENTURY FICTION, Volume 10, Number 4, July 1998 508 EIGHTEENTH-CENTURY FICTION 10:4 comme celle de Danahy sur l'espace social, sexuel et humain dans La Princesse de Clèves, et Showalter sur l'espace symbolique dans les ouvrages de fiction du xvme siècle), dont il sait utiliser pertinemment les contributions. D'abord et avant tout, on peut dire des Espaces romanesques qu'ils constituent un admirable travail de synthèse dans lequel H. Lafon, quoiqu'il précise qu'il n'ait pas «procédé à un relevé systématique», cherche à identifier les «lieux communs»—c'est plus que nulle part ailleurs le cas de le dire—aux romans du xvme siècle français. Ainsi entretient-il une communauté d'esprit avec la Société d'analyse de la topique romanesque (sator). Le projet semble évidemment ambitieux, l'envergure colossale, et H. Lafon ne l'ignore pas. Dans l'exposition de sa problématique, il indique d'ailleurs qu'il est pratiquement impossible de «dresser [...] un cadastre de l'espace romanesque du xvme siècle». Or, cette difficulté ne tient pas nécessairement à la pluralité des lieux évoqués, précise-1-il, mais bien à ce qu'il appelle leur «manière d'être» dans le roman (p. 7). C'est cette «manière d'être», ou encore ce «style» de l'espace qu'il tente ici d'appréhender. Il le fait de deux façons, qui correspondent aux deux parties—quantitativement et qualitativement inégales doit-on avouer—intitulées«Configurations» (pp. 9-145) et «Types» (pp. 147-94). Dans la première partie, H. Lafon se consacre à une classification des principales figures et formes de l'espace romanesque, lesquelles sont «constituées autour de propositions de syntaxe narrative où se marque le rapport de l'espace aux personnages et à leur action» (p. 7). Il subdivise cette partie en regard des trois modalités principales de la sémiotique narrative. Ainsi étudie-t-il les configurations spatiales propres...

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