Abstract

Debates about anti-racism in many organizations often collapse into emotional and turbulent scenes characterized by anger and tears. The central concerns of this paper are the practices and discourses of emotional expression that shape what can be said in these organizational debates about racism and anti-racism. A predominant mode of discussion in many social movement organizations, particularly those inspired by feminist and collectivist histories, is one that privileges the disclosure of personal experiences and emotion. I demonstrate that this wide-spread mode of discussion, which I refer to as the "let's talk" approach, also produces a tightly controlled space for the expression and suppression of knowledge and feelings about racism. In particular, interviews with feminists active in anti-racist efforts shows that this "let's talk" approach often deflects and personalizes attempts at organizational change. The implication of this research is that simply "adding" feelings to organizational efforts, as some sociologists of emotion, feminist scholars and activists have suggested, is an enterprise that must be carefully interpreted. This paper suggests we should be re-thinking not only the practices of emotion in organizations, but also the historical relations of power that prompt emotional resistance to discussions of race.

Le débat sur l'anti-racisme dans nombre d'organismes donne souvent lieu à des scènes émotionnelles et turbulentes caractérisées par de la colère et des larmes. Au centre de l'article se trouvent les pratiques et les discours sur l'expression émotionnelle qui façonnent ce que l'on peut dire dans ces débats organisationnels sur le racisme et l'anti-racisme. Le mode de discussion prédominant dans de nombreux organismes de mouvements sociaux, surtout ceux qui sont nés des évolutions féministes et collectivistes, privilégie la communication d'expériences et d'émotions personnelles. Je démontre que ce mode de discussion largement répandu que j'appelle la démarche « entre nous », produit aussi un espace très contrôlé pour l'expression et la suppression de connaissances et de sentiments sur le racisme. Tout particulièrement, les entrevues avec des féministes actives dans l'effort anti-raciste montrent que la démarche « entre nous»» dévie et personnalise souvent les tentatives de changement organisationnel. Les réépercussions de cette recherche signifient qu'en simplement « ajoutant»» des sentiments à l'effort organisationnel, comme certains sociologues d'émotions, universitaires féministes et activistes l'ont suggéré, représente une approche qu'il faut soigneusement interpréter. Cet article suggère de repenser non seulement la pratique de l'émotion dans les organismes, mais aussi les relations historiques du pouvoir qui déclenchent la résistance émotionnelle aux discussions sur la race.

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