Abstract

Lexical borrowings provide important clues regarding the internal structure of segments. We focus on the internal structure of the front rounded vowel /y/ and the arguments which led us to maintain that /y/ is a simple vowel. The unpacking of /y/ in /ju/ in many Russian borrowings from French, German, and several languages of the Turkish family is not the consequence of /y/ including two vowels underlyingly but the consequence of the fact that Russian allows the majority of its consonants to be palatalized. The front rounded vowel /y/ includes the feature combination [-back] ∼ [+round].When an adaptation strategy causes [-back] to delink from /y/ in Russian, [-back] is salvaged by the preceding consonant when this consonant is palatalizable, thus yielding the realization /Cju/.

Les emprunts lexicaux fournissent des renseignements importants sur la composition interne des phonèmes. Nous nous concentrons sur la structure de la voyelle arrondie d'avant /y/ et les arguments qui nous permettent d'avancer qu'il s'agit d'une voyelle simple. Le décompactage de la voyelle /y/ en /ju/ dans un nombre important d'emprunts russes au français, à l'allemand et aux langues turques n'est pas döu au fait que /y/ est constitué de deux phonèmes en forme sous-jacente mais au fait que le russe possède des consonnes palatalisées, dites « mouillées », et qu'il permet, par ailleurs, la palatalisation de la plupart de ses consonnes. La voyelle /y/ est constituée des traits [-arrière] et [+arrondi]. Lorsque le trait [-arrière] est dissocié de la voyelle /y/ suite à une stratégie d'adaptation en russe, ce trait est récupéré par la consonne précédente si celle-ci fait partie des consonnes qui sont palatalisables en russe, d'où la réalisation /Cju/.

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