Abstract

Dans cet article, j’analyse les liens, en matière d’échanges commerciaux d’énergie, qui existent entre le Canada, les États-Unis et le Mexique, ainsi que l’état actuel des politiques de réduction d’émissions de gaz à effet de serre (GES) en Amérique du Nord. Un examen de ces politiques montre leur diversité et la présence d’impasses au niveau national. Par ailleurs, les marchés de l’énergie de l’Amérique du Nord, qui sont étroitement intégrés, sont en train de se modifier pour prendre de nouvelles formes. Entre autres, alors que le Canada envisage une plus grande diversification du commerce de l’énergie, les États-Unis, qui produisent une partie toujours plus grande de l’énergie qu’ils consomment, deviendront bientôt un exportateur net d’énergie. J’avance donc que l’établissement du prix du carbone doit être harmonisé en lien avec les flux des échanges, et j’explique comment il serait possible de transformer en un système cohérent l’ensemble des mesures actuelles, fragmentées, visant à établir ce prix. J’apporte des arguments en faveur de la fixation de plafonnements absolus obligatoires, comportant des « soupapes de sûreté » et des prix planchers, dans le cadre d’un programme d’échanges d’émissions qui s’appliquerait à l’ensemble de l’Amérique du Nord. J’aborde également les leçons que l’on peut tirer du système d’échanges d’émissions de l’Union européenne et qui pourraient être utiles pour élaborer un régime nord-américain.

Abstract

The paper discusses energy links between Canada, the United States, and Mexico and the state of greenhouse gas (GHG) emission-reduction policies. A review of GHG reduction policies reveals fragmented approaches with political stalemates at the national level. Closely integrated North American energy markets are potentially changing in different directions. While Canada is contemplating more diversification of energy trade, the United States is increasingly relying on domestic supply of energy and will soon be a net exporter of energy. The paper argues that carbon pricing needs to be harmonized in conjunction with trade flows and elaborates on how current, fragmented carbon pricing initiatives could be turned into a more harmonized carbon pricing system. It provides arguments in support of a binding absolute emissions cap with limited safety valves and price floors in a North American emissions-trading program. It also discusses lessons learned from the EU GHG emissions-trading system and their implications for the design of North American cap-and-trade regimes.

pdf

Share