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Reviewed by:
  • Philosophy of Law by Andrei Marmor
  • P. A. Rodriguez
Andrei Marmor. Philosophy of Law. Princeton: Princeton University Press, 2011. 184 p.

La philosophie analytique du droit est une discipline présentant une difficulté d’approche notoire pour quiconque souhaite s’y intéresser. En effet, elle semble quasi-inaccessible en raison du fait qu’elle requiert des connaissances préalables dans les domaines de la philosophie et plus particulièrement de la philosophie analytique, en plus du droit et de la politique. Cela est sans oublier le fait que certaines des écoles de pensée de ce domaine se rapprochent de la théologie (le jusnaturalisme) ou encore de la sociologie (le réalisme juridique scandinave ou américain). Ainsi, l’idée d’écrire un ouvrage visant à présenter ce champ d’études peut paraître hasardeuse en raison de la complexité et de la variété de ses débats et de ses développements. Pourtant, c’est le mandat qu’a confié Scott Soames, éditeur de la série Princeton Foundations of Contemporary Philosophy, au professeur Andrei Marmor, directeur du Center for Law and Philosophy de la University of Southern California.

L’ouvrage Philosophy of Law1, résultant de cette démarche, tente donc d’expliquer les principaux débats philosophiques ayant marqué et marquant toujours la philosophie analytique du droit. Cependant, l’auteur ne s’adresse pas à un auditoire n’ayant aucune connaissance du domaine en question, mais plutôt aux initiés de son langage. De plus, il ne tente pas de couvrir l’entièreté des débats de la philosophie du droit. Comme le dit Marmor lui-même, « The book is not meant to be comprehensive, even in its limited focus, and it certainly does not cover most of the issues that philosophers interested in law work on »2. Ce « limited focus » représente le fait que l’auteur concentre ses efforts à cerner les débats philosophiques entourant la nature du droit. Adoptant la méthode de l’analyse conceptuelle, Marmor cherchera donc à cerner le caractère fondamental du concept de droit.

Au cours du livre, qui est composé d’une introduction et de six chapitres, l’auteur ne tentera pas de dresser un portrait neutre du domaine qu’il étudie, [End Page 271] sachant pertinemment qu’il a lui-même participé aux différents débats et qu’il lui serait probablement impossible d’être entièrement objectif. Marmor adopte une autre stratégie : en retraçant l’historique des débats ayant façonné la philosophie analytique du concept de droit, il construit sa propre position, qui s’inscrit dans la lignée du positivisme juridique. Ainsi, l’ouvrage se concentre principalement sur la théorie positiviste du concept de droit. En ce sens, l’auteur avance que le droit est un construit social distinct de la morale avec laquelle il n’est pas nécessairement lié.

Selon Marmor, le « problème » philosophique principal à résoudre en ce qui a trait à la nature du droit est celui de son caractère essentiellement normatif. Il explique que ce qui préoccupe les philosophes du droit est le fait que les normes juridiques sont des actes de volonté humaine : « how to explain this unique normative significance of events in the world that are, basically, human actions, acts of will, so to speak, performed by groups or individuals? And what does this normative significance consist in? »3

L’auteur soutient que deux questions principales sous-tendent le problème de la nature essentiellement normative du droit : la question de la validité du droit et la question de la normativité du droit. La première question est celle de savoir ce qui fait en sorte qu’une norme donnée peut être comprise comme étant du droit. Marmor spécifie que trois grandes écoles de pensée ont répondu à cette question. La première, le positivisme juridique, école à laquelle il appartient, prétend que la validité du droit, ou la « légalité », doit être conçue en termes de faits sociaux. La seconde, le jusnaturalisme, rejette la conception positiviste de la validité du droit au profit d’une évaluation...

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