Abstract

Dans les sociétés occidentales, quand on évoque la question de la régulation des conflits ou plus largement des troubles, ce sont surtout les modes de régulation pénale qui sont considérés comme les plus aptes à gérer la plupart de ces situations et à assurer la cohésion de la vie collective. Or, plusieurs recherches ont souligné que le système juridico-pénal réglait en fait très peu de situations conflictuelles. Ce constat amène alors à s’interroger sur l’existence d’autres modes de définition et de régulation des troubles qui contribueraient à maintenir la cohésion sociale sans en appeler nécessairement à une intervention extérieure ou institutionnelle. La présente étude explore cette hypothèse en s’intéressant plus particulièrement au vécu des conflits dans le quotidien. En analysant comment les gens identifient une situation problématique, nous essayons de voir si ces modes sociaux d’identification des troubles continuent à subsister et à quelles conditions cette survie est encore possible.

Abstract

In Western societies, penal regulation is largely considered the best way to deal with conflicts or, more widely, with trouble. Indeed, penal regulation is seen as one of the most efficient tools for maintaining the cohesion of collective life. However, some research has questioned this efficiency, noting that only a few problematic situations were addressed by the penal system. We can hypothesize, then, that other forms of defining and regulating trouble exist and function outside of any institutional field. The present study develops this hypothesis by analyzing how people experience conflicts in everyday life. In this way, we attempt to discover whether these social modes of identifying trouble still remain and under which conditions this survival is possible.

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