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  • Introduction
  • Christopher Murphy and Philip Stenning

Cette série d’articles commandés commémore la vie, la carrière et le travail de Dre Carol LaPrairie, décédée en décembre 2010. Elle fut l’une des universitaires canadiennes œuvrant dans le domaine de la justice applicable aux Autochtones les plus reconnues et les plus admirées. Les articles, écrits par des collègues ayant travaillé avec Carol, mettent l’accent sur l’importance et l’influence de ses travaux, le fruit d’une dévotion à l’étude de la justice applicable aux Autochtones tant en matière de recherches sur les politiques que de recherches universitaires.

Carol a grandi au sein d’une communauté minière du Yukon, au nordouest du Canada, et a eu, très tôt, des rapports avec les Autochtones. Ce sont ces rapports qui l’ont inspirée à se dévouer à l’examen critique et à l’attaque des inégalités, des désavantages sociaux et des injustices subis par les Autochtones, non seulement au Canada, mais aussi en Australie et en Nouvelle-Zélande. Tout au long de sa grande carrière productive, Carol a produit divers travaux impressionnants tant en matière de politiques que de recherches universitaires. Elle a démarré et administré un grand nombre de projets de recherche novateurs en justice applicable aux Autochtones, a produit 15 études et rapports de recherche importants sur des politiques gouvernementales, a publié plus de 50 articles de revues spécialisées et chapitres de livres, a coécrit un livre réputé sur des pratiques alternatives en matière de justice applicable aux Autochtones et a été conférencière d’innombrables fois. Ces travaux sont d’autant plus impressionnants qu’ils ont été accomplis pendant qu’elle élevait, seule, quatre enfants, qui ont tous réussi dans la vie, et qu’elle travaillait, non en tant qu’universitaire, mais en tant que chercheuse au sein de divers ministères fédéraux (du Solliciteur général, de la Justice ainsi que des Affaires autochtones et Développement du Nord Canada) et de gouvernements provinciaux (Colombie-Britannique, Nouvelle-Écosse, Saskatchewan et Yukon). Elle a aussi été membre active de la International Commission on Folk Law and Legal Pluralism.

Au gouvernement, la recherche critique sur les politiques est toujours remplie de défis, surtout dans un secteur caractérisé par des débats politiques indisciplinés et des politiques culturelles complexes et [End Page 391] controversées. Le fait que Carol ait réussi à avoir une carrière aussi longue à effectuer des recherches importantes défiant souvent les politiques en place témoigne de son intégrité personnelle ainsi que de la qualité et de l’utilité de son travail. Son insistance à vouloir que les politiques en matière de justice applicable aux Autochtones soient basées sur des recherches empiriques solides fit en sorte qu’elle entra en relation directe avec ses sujets par le biais de recherches sur le terrain (à la fois chronophages et ardues) au sein des communautés autochtones urbaines et éloignées. Ceci lui permit de créer une fondation empirique solide qui, et ce, de manière inhabituelle, a fait autorité. Grâce à cette fondation, elle put faire l’analyse très fine des difficultés et des problèmes complexes auxquels les Autochtones font face. Sa recherche a fourni une base fiable pour la critique et la réforme des modèles de justice conventionnels et pour la création de nouveaux modèles et de nouvelles pratiques.

En tant que personne non autochtone travaillant dans un monde où les politiques sont contestées, elle savait qu’il était très important que ses recherches soient perçues comme étant à la fois indépendantes et exactes. Ce sont ces qualités qui firent en sorte que ses travaux purent montrer la vérité désagréable aux autorités et défier les pratiques et les hypothèses officielles en matière de politiques applicables aux Autochtones. Bien que ses travaux n’aient pas toujours été accueillis par les activistes, la visibilité qu’elle a donnée aux communautés autochtones est...

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