Abstract

This paper uses the hundreds of private letters that women sent to the Royal Commission on the Status of Women in 1968–9 to explore women's changing interpretations of paid work in the twenty-five years after the Second World War. These working women often invoked their own experiences as evidence the commission should heed, although its staff tended to see the letters as subjective and personal, and thus less useful than official briefs. The letters offer us insight into how women negotiated and interpreted changing patterns of paid work, as the number of working mothers increased significantly in this era. An analysis of the letters revisits feminist debates about the concept of experience: while some feminist writers have become increasingly skeptical of using women's words as 'authentic' evidence from the past, others remain committed to the 'retrieval of experience,' arguing that we can use the concept in a way that does not reify experience, gloss over differences between women, or ignore the way in which it is interpreted by historical actors using the cultural resources at hand. Following from the second line of argument, the paper also suggests that the letters offer us a sense of connection to and feeling for the past, which should remain important aspects of feminist history.

Cet article s'appuie sur les centaines de lettres privées que des femmes ont envoyées à la Commission royale d'enquête sur la situation de la femme, en 1968–69, pour explorer les interprétations changeantes que les femmes ont eu du travail payé dans les vingt-cinq années ayant suivi la Deuxième Guerre mondiale. Ces travailleuses présentèrent souvent leurs expériences personnelles comme autant de témoignages à considérer, mais le personnel de la commission eut tendance à voir ces lettres comme subjectives et personnelles, donc moins utiles que les documents officiels. Les lettres lèvent le voile sur la manière dont les femmes négocièrent et interprétèrent l'évolution du travail payé, alors que le nombre de mères sur le marché du travail crût nettement dans ces années. L'analyse des lettres permet de revenir sur les débats féministes entourant le concept d'expérience: si certaines auteures féministes font preuve d'un scepticisme quant à l'« authenticité » du passé transmi par la parole des femmes, d'autres demeurent fidèles à la « récupération de l'expérience », soutenant qu'on peut utiliser le concept de manière à ne pas réifier l'expérience, ignorer les différences entre les femmes ou encore à ne pas tenir compte de la façon dont les acteurs/trices historiques l'interprètent à l'aide des ressources culturelles disponibles. Suivant le second raisonnement, l'article suggère aussi que les lettres nous branchent sur le passé, ce qui devrait rester une importante facette de l'histoire féministe.

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