Abstract

Canadian citizenship is a young official category of belonging, and the relationship of Aboriginal people to that category remains contested ground: scholars debate the legal status of First Nations people within the Canadian state while other academics and First Nations leaders note that these nations never ceded their sovereignty to a foreign colonial state. While such debates have deep historic roots, more recent post-1945 government policies and programs reveal the extent to which Aboriginal peoples continued to be seen as outsiders who need to be assimilated to the ‘mainstream.’ As a historical contribution to these ongoing debates, this paper explores efforts to create a distinct and common Canadian citizenship in the years after the Second World War when, as a follow-up to the passage of the 1947 Canadian Citizenship Act, the federal government strategically chose to combine its management of immigrant admissions, reception, and citizenship with its Indian Affairs policies under the rubric of one new federal ministry, the Department of Citizenship and Immigration (DCI). From 1950 until 1966, the Indian Affairs branch was located in the DCI, where its activities were heavily modelled after the citizenship campaigns being developed for immigrants within the DCI’s Canadian Citizenship Branch. This paper reveals the ways in which ministry officials and their network of public and private groups and agencies aimed to create a one-size-fits-all category of societal Canadian citizenship. To do so they deliberately constructed Aboriginal peoples as ‘immigrants too’ and targeted both ‘Canada’s original inhabitants’ and newly arrived European refugees and immigrants with similar ‘Canadianization’ programs. The analysis of the programs targeting both groups highlights the similarities (for example, both Natives and newcomers were constructed as outsiders who needed to adopt dominant middle-class Canadian social and moral codes and pro-capitalist values) and the differences (for example, the immigrant campaigns were more tolerant of cultural differences than the Aboriginal campaigns that, despite their seemingly progressive rhetoric, effectively continued earlier assimilationist policies) as well as their gendered and class features. In offering this comparative analysis between these twinned postwar campaigns, the paper brings together two histories, Aboriginal and immigrant, that have usually been studied in isolation from each other.

La citoyenneté canadienne est une catégorie d’appartenance officielle récente, et le rapport des peuples autochtones à cette catégorie demeure problématique. Pendant que certains universitaires débattent du statut juridique des Premières Nations au Canada, d’autres chercheurs et des leaders autochtones maintiennent que ces nations n’ont jamais abandonné leur souveraineté au profit d’un État colonial étranger. Les racines de ce débat sont très anciennes, mais on peut constater, dans des politiques et des programmes gouvernementaux appliqués dans le dernier demi-siècle seulement, à quel point on a continué de traiter les Autochtones comme des outsiders qu’il fallait assimiler au courant principal. Cet article veut contribuer aux dimensions historiques de ce débat en examinant la création d’une citoyenneté canadienne distincte au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Dans la foulée de la Loi sur la citoyenneté de 1947, le gouvernement fédéral a fait le choix de combiner l’administration de l’immigration à celle de ses politiques autochtones au sein d’un nouveau ministère de la Citoyenneté et de l’Immigration. Entre 1950 et 1966, ce ministère a chapeauté les Affaires indiennes et en a profondément influencé les activités en les faisant se modeler sur ses campagnes de citoyenneté destinées aux immigrants. Cet article révèle que les responsables du ministère et leur réseau de groupes publics et privés ont travaillé à créer une citoyenneté canadienne sociétale uniforme. Ils ont construit les Autochtones comme « des immigrants eux aussi » et ont voulu leur appliquer les programmes de « canadianisation » conçus pour les immigrants et les réfugiés européens récents. L’analyse de ces programmes, en plus d’en montrer les caractéristiques de genre et de classe, révèle des similarités et des différences dans le traitement des deux groupes. Tant les Autochtones que les nouveaux arrivants étaient vus comme des outsiders auxquels il fallait inculquer les valeurs capitalistes et le code moral et social de la classe moyenne canadienne dominante. Mais les campagnes destinées aux immigrants respectaient davantage les différences culturelles que celles destinées aux Autochtones; en dépit de leur rhétorique progressiste, ces dernières prolongeaient en fait les politiques assimilationnistes d’autrefois. En faisant l’analyse comparative de ces politiques jumelles de l’après-guerre, cet article réunit deux historiographies (immigrante et amérindienne) qui se sont généralement développées séparément.

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