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  • Les Sulpiciens de Montréal. Une histoire de pouvoir et de discrétion, 1657-2007
  • Robert Choquette
Les Sulpiciens de Montréal. Une histoire de pouvoir et de discrétion, 1657-2007, sous la direction de Dominique Deslandres, John A. Dickinson et Ollivier Hubert. Montréal, Fides, 2007, 670 p.

Commanditée par la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice, l'équipe d'une bonne douzaine d'historiens dirigée par Deslandres, Dickinson et Hubert a voulu produire une étude scientifique qui, sans prétendre à l'exhaustivité, est faite « d'enquêtes approfondies sur des sujets encore mal connus » (p. 16) dans la longue histoire des Sulpiciens de Montréal. Divisé en vingt-et-un chapitres et accompagné d'une bibliographie générale, d'illustrations en couleurs, de graphiques et de tableaux et d'un index général, le livre s'ouvre par deux chapitres-synthè ses. Le premier, par Dominique Deslandres, raconte les origines de la Compagnie en France lors du renouveau catholique qui suivit le concile de Trente. L'auteure présente le fondateur Jean-Jacques Olier et explique le genre de regroupement sacerdotal qu'il voulut fonder, une [End Page 417] communauté de prêtres séculiers vouée principalement à la formation des prêtres dans les séminaires de théologie, une innovation du concile de Trente visant la réforme et le renforcement du clergé. Le deuxième chapitre-synthèse est signé John Dickinson et présente un survol de l'œuvre des Sulpiciens au Canada.

Plusieurs des sujets évoqués par Deslandres et Dickinson sont développés dans le reste de l'ouvrage. Divers auteurs abordent tour à tour l'histoire et les représentations de soi des Sulpiciens, leur action comme seigneurs et propriétaires, leur importance dans le développement de Montréal, leur pastorale et leur prédication, leurs œuvres de charité, leurs piété et leurs dévotions, leurs rapports avec d'autres communautés religieuses à Montréal, leurs missions auprès des autochtones, leur rôle dans la formation des prêtres et leurs activités multiples dans les écoles et les collèges. Viennent ensuite des coups d'œil sur l'œuvre des Sulpiciens dans les beaux-arts, le livre, la musique, le chant, etc. Le tout est bouclé dans une conclusion des plus modeste, et des plus brève, qui en moins de deux pages résume la teneur du livre, note quelques pistes de recherche supplémentaires, mais s'abstient d'interpréter et de porter jugement sur l'ensemble de l'œuvre sulpicienne à Montréal.

Tout compte fait, l'équipe Deslandres-Dickinson-Hubert nous a donné un beau livre, richement garni, qui nous fait mieux connaître le rôle important joué par les Messieurs à Montréal et au Canada. Le lecteur y trouve des présentations critiques et judicieuses sur les rapports entre les Sulpiciens et certains gouvernements civils; l'activité économique de Saint-Sulpice à Montréal; le rôle majeur de Saint Sulpice dans la vie de diverses communautés religieuses, surtout féminines; son importance dans la formation du clergé, surtout au Grand Séminaire de Montréal, que Saint-Sulpice dirige à compter de 1840; son activité de premier plan en éducation; et le genre de théologie et de spiritualité qui était sous-jacente à cette œuvre multiple. Enfin, ajoutons qu'on y entrevoit l'engagement des Messieurs dans les missions à l'étranger au vingtième siè cle, en l'occurrence au Japon et en Amérique latine. Comme dans le reste de l'Église catholique canadienne, on constate une baisse des effectifs cléricaux canadiens après 1965, et une hausse simultanée des effectifs latino-américains, surtout colombiens. Bref, ce livre est une contribution importante à l'histoire religieuse de Montréal, du Québec et du Canada. [End Page 418]

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