Abstract

Historians have often painted the 1950s and early 1960s as a time of technological optimism, faith in science and medicine, and belief in experts. In fact, there was more anxiety about medical and scientific progress than has often been acknowledged. This anxiety was perhaps most strongly expressed in one of the most hotly debated issues of the day – water fluoridation. Fluoridation referendums can tell us much about how voters responded to the voices of organized medicine and its critics. Doctors and dentists claimed that water fluoridation was perfectly safe and that it would dramatically reduce the incidence of tooth decay, and yet Canadians repeatedly voted against fluoridation in municipal referendums. There is little question that the 1950s and 1960s marked a high point in scientific optimism and faith in experts, but even then there were cracks in the facade. As with the concern over nuclear fallout and DDT, there was fear about where technology might lead us, concern that doctors and dentists might be influenced by large corporations, and worries that further research would show that there were dangers not yet known. In examining these issues, this article adds to a growing body of literature that no longer sees a significant break between the "conservative" 1950s and the "radical" 1960s, and instead suggests that there is more continuity between these periods than has often been acknowledged.

Abstract

Les historiens présentent souvent les années 1950 et le début des années 1960 comme une période d'optimisme technologique, de foi en la science et en la médecine, de confiance à l'égard des experts. En réalité, le progrès médical et scientifique suscitait davantage de craintes qu'on l'admet généralement. Sans doute est-ce à l'occasion d'un des débats les plus controversés de l'époque, celui sur la fluoration de l'eau, que cette inquiétude s'est manifestée le plus fortement. Les référendums sur la fluoration en disent long sur la réponse des électeurs aux arguments du corps médical et de ses critiques. Médecins et dentistes affirmaient que la fluoration de l'eau ne présentait aucun danger et qu'elle réduirait la carie dentaire, pourtant les Canadiens votèrent de façon répétée contre la fluoration lors de référendums municipaux. Il est indéniable que l'optimisme scientifique et la confiance à l'égard des experts culminent dans les années 1950 et 1960, mais même à cette époque, des fausses notes se font entendre. Comme pour les retombées radioactives et le DDT, on se demande où la technologie va conduire, on craint que les dentistes et les médecins ne soient influencés par la grande entreprise et que des recherches ultérieures ne révèlent des dangers encore inconnus. En examinant ces questions, cet article s'inscrit dans un courant historiographique émergent qui conteste l'idée d'une rupture entre le conservatisme des années 1950 et le radicalisme des années 1960. Il suggère que la continuité entre ces périodes est plus grande qu'on ne le croit souvent.

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