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  • Le Saint-Laurent et les Grands Lacs au temps de la vapeur, 1850-1950
  • Nicolas Landry
Le Saint-Laurent et les Grands Lacs au temps de la vapeur, 1850-1950. Pierre Camu. Montréal, Les Éditions Hurtubise, HMH, Cahiers du Québec, Collection géographie, 2005. Pp. 616.

Ce livre est le cinquième numéro de la Collection « Géographie » et représente la suite du livre intitulé Le Saint-Laurent et les Grands Lacs au temps de la Voile, 1608-1850 du même auteur. Il est à noter que Camu avait déjà publié un livre ambitieux en 1964 soit Economic Geography of Canada. Les passionnés de la navigation canadienne seront contents d'apprendre qu'une suite de l'étude commentée ici est déjà prévue, bien que l'auteur n'en soit pas Pierre Camu.

L'auteur est un ancien président de l'administration de la Voie maritime du Saint-Laurent et de la Société maritime March Ltée, et un administrateur des Transports par eau du Canada. Il a aussi une formation de géographe. Son oeuvre est donc le fruit de vastes connaissances pratiques et théoriques, jointes à une grande capacité de recherche et de synthèse. La ligne directrice du livre repose sur l'impact de l'arrivée des navires à vapeur dans le système de navigation du golfe du Saint-Laurent. L'auteur aborde chaque composante [End Page 353] du réseau soit le golfe, le fleuve, les canaux et les ports. Bref, il s'attache à montrer les changements que provoque le passage de la voile à la vapeur.

Conscient des aspects très techniques parfois abordés dans le livre, l'auteur l'a équipé d'un bon nombre de tableaux, de figures et de photographies qui aident à mieux saisir ses propos et à garder en tête la disposition du réseau de navigation et son importance comme infrastructure économique fondamentale pour le Canada central. L'ouvrage est divisé en cinq sections comportant 13 chapitres. La première section relate les transformations de la voie navigable du Saint-Laurent entre 1850 et 1950; la deuxième touche deux aspects fondamentaux de la navigation, soit les types de navires et la construction navale; la troisième s'attarde à la circulation maritime dans les ports du golfe, de l'estuaire et du fleuve; la quatrième cerne plus spécifiquement le trafic des canaux qui alimente celui des Grands Lacs canadiens et américains alors que la dernière section traite de la navigation dans le territoire qualifié par l'auteur « d'arrière-pays ». La conclusion générale est bien ficelée et permet de mieux saisir l'essentiel des enjeux abordés dans chaque grande section de l'ouvrage. Bref, elle nous ramène de manière fort efficace à l'essentiel des résultats de cette recherche titanesque. Le tout s'appuie sur une solide bibliographie et un index thématique et géographique fort utile.

Mais au-delà de ces considérations techniques, que peut-on dire du livre de Camu? Il s'agit sans contredit d'une lecture essentielle pour tous les historiens des transports et de l'évolution économique du Canada, et pour tous les fonctionnaires responsables de la gestion des transports maritimes au Canada, incluant les archivistes s'intéressant à la question. On aura dorénavant un ouvrage classique sur l'histoire des transports maritimes au Canada, à côté de ceux sur la fourrure, la pêche, le bois et les chemins de fer. Tout au long du livre, l'auteur fait preuve d'une bonne connaissance des documents fédéraux et provinciaux, trop souvent négligés auparavant. Mais ce livre peut également servir d'ouvrage de référence technique pour s'y retrouver dans les équivalences de mesures, etc. Quant à la bibliographie, elle est disposée de telle manière à favoriser une utilisation facile pour les historiens des régions.

Malgré ses nombreuses qualités, l'ouvrage a certaines lacunes ou plutô t devrais-je dire, est victime de ses ambitions. Dans un premier temps, le contenant ne rend pas nécessairement justice au contenu puisqu...

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