Abstract

The quest to protect human rights has presented a major theme in world history since the end of the Second World War. Defence of human rights has also presented a central concern in recent Canadian history, especially with the entrenchment of the Charter of Rights and Freedoms in the patriated Canadian Constitution of 1982. This article examines Canadian civil libertarian thought and mobilization through the years 1945-50 in the context of the human rights challenges of the Second World War and the early Cold War, and the response of Canadian Liberalism under Prime Ministers Mackenzie King and Louis St Laurent, as civil libertarians supported the drafting of the Universal Declaration of Human Rights and pressed for a Canadian Bill of Rights.

The central focus of the study, however, is on the religious dimension of human rights questions in the post-war period - specifically on the role of Christianity. Canadian culture through this period reflected the traditional Christian pluralism of Protestantism and Catholicism and a close church-state relationship, reinforced during wartime. The post-war years would witness major statistical growth and institutional expansion for Christian churches across Canada, amounting to what was perceived at the time as a religious revival. Religious teachings touched directly on human rights campaigns, both supportively and critically, and from an early point in the project for the Universal Declaration, Christian churches played a vital national and international role in shaping opinion, articulating political values, and influencing policy - even as civil libertarian initiatives often came from the more secular forces of labour and the political Left.

Canadian religion, however, functioned ambiguously - progressively and prophetically on the one hand, joining with liberal and secular proponents of a Canadian bill of rights to re-envision Canadian political culture, and conservatively on the other, to legitimate governmental authority as part of the churches' traditional priestly role. While Canadian national churches advocated protection of human rights, their support was conditional upon such rights being given an explicit theological foundation that reflected the traditional fusion of Christian and democratic values in Canadian history. When this proved impossible in the case of the Universal Declaration, religious misgivings, along with deep Anglo-Canadian attachment to the doctrine of parliamentary supremacy in British jurisprudence and the resistance of Quebec Catholicism to intrusions upon provincial rights, generated opposition to any secular human rights agenda that refused to privilege religion in public life. The solution identified by religious and political elites, and advanced in the reports of several parliamentary committees, was to give human rights explicit religious grounding in any future Canadian Bill of Rights. The politics of the Cold War, however, saw the churches and the St Laurent government draw together in support of policies that put priority on fighting Communism rather than advancing human rights. The outbreak of the Korean War in June 1950 would confirm the priority given to the containment of Communism, while Canadian political culture continued to draw legitimation from traditional religion rather than seek renewed national identity and purpose in the 'rights revolution' advocated by political and religious progressives.

The Canadian discourse on human rights through this period is rich in evidence on the functions of religion in public life, and the nature of Canada's evolving pluralism. A new understanding of religious factors serves to explicate more clearly Canada's reluctant entry into the age of human rights.

La poursuite de la protection des droits de la personne a présenté un thème important dans l'histoire mondiale depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. La justification des droits de la personne a également suscité une inquiétude importante au cours des dernières années de l'histoire canadienne, et plus spécifiquement avec la constitutionnalisation de la Charte canadienne des droits et libertés que l'on retrouve dans le rapatriement de la Constitution canadienne de 1982. Cet ouvrage étudie l'idéologie et la mobilisation des libertés civiles au Canada au cours des années de 1945 à 1950, par rapport au contexte des défis des droits de la personne pendant la Deuxième Guerre mondiale et les premières étapes de la Guerre froide. De même, il examine la réaction du libéralisme canadien, sous l'égide des premiers ministres Mackenzie King et Louis Saint-Laurent, au moment où les défenseurs des libertés civiles appuyaient la rédaction de la Déclaration universelle des droits de la personne et qu'ils faisaient pression pour une Déclaration canadienne des droits.

Toutefois, l'emphase de cette étude touche sur les dimensions religieuses relatives aux questions des droits de la personne au cours de la période de l'après-guerre, plus spécifiquement sur le rôle du christianisme. La culture canadienne de l'époque reflétait le pluralisme traditionnel et chrétien du protestantisme et du catholicisme ainsi que le lien serré entre l'église et l'État, situation qui était plus évidente pendant le temps de la guerre. Les années de l'après-guerre ont assisté a une croissance importante en matière de statistiques et une expansion institutionnelle au niveau des églises chrétiennes à travers le Canada; ceci a donné lieu à une période dont on croyait être un renouveau religieux. L'enseignement religieux portait directement sur les campagnes des droits de la personne, non seulement de façon très positive, mais également d'un œil critique. Dès les premiers stages du projet, l'enseignement religieux encourageait une declaration universelle. Les églises chrétiennes ont joué, à l'échelle nationale et internationale, un rôle important dans la formulation des opinions et l'articulation des valeurs politiques, et elles ont eu un degré d'influence en matière de politiques - bien que les projets des droits civiles provenaient souvent des autorités séculières en milieu de travail et de la politique de gauche.

Cependant, la religion canadienne fonctionnait de façon ambiguë - d'une part progressivement et prophétiquement, tout en se joignant avec les partisans séculiers et libéraux d'une Déclaration canadienne des droits afin d'imaginer à nouveau une culture politique au Canada et, de l'autre part, de façon conservatrice, afin de rendre légitime l'autorité gouvernementale comme faisant partie du rôle traditionnel et sacerdotal des églises. Bien qu'à l'échelle nationale au Canada les églises recommandaient la protection des droits de la personne, leur appui était conditionnel - tous ces droits devaient reposer sur une fondation théologique très formelle, laquelle reflétait la fusion traditionnelle des valeurs chrétiennes et démocratiques au sein de l'histoire canadienne. Bien qu'il fut impossible d'accomplir une telle démarche dans le cas de la Déclaration universelle, il y a eu des doutes religieux; une affection profonde parmi les Canadiens anglophones pour une doctrine de suprématie parlementaire en matière de jurisprudence britannique et une résistance du catholicisme au Québec pour les intrusions dans les droits provinciaux, ont donné suite à une opposition à tout programme séculier des droits de la personne qui ne permettrait pas d'octroyer de privilèges à la question de religion dans la vie publique. La solution identifiée par les élites politiques et religieux et présentée dans les rapports de plusieurs comités parlementaires, fut d'allouer aux droits de la personne une base solide en matière de religion dans toute déclaration canadienne des droits à venir. Toutefois, les politiques de la Guerre froide ont crée un lien entre les églises et le gouvernement Saint-Laurent afin d'appuyer les politiques dont les priorités étaient de combattre le communisme plutôt que l'avancement des droits de la personne. Le déclenchement en juin 1950 de la Guerre coréenne a confirmé qu'il était prioritaire de contenir le communisme, tandis que la culture de la politique canadienne continuait de rendre légitime les idées provenant de la religion traditionnelle plutôt que d'essayer de renouveler un but et une identité nationale pour une « révolution des droits » préconisés par les progressistes politiques et religieux.

Pendant la période en étude, le traité canadien sur les droits de la personne donne de nombreux exemples du rôle des fonctions de la religion dans la vie publique et de la nature du pluralisme en évolution au Canada. Une nouvelle compréhension des enjeux religieux nous donnent les raisons pour lesquelles le Canada a été appréhensif à se lancer corps et âme dans le sujet à l'ère des droits de la personne.

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