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  • Histoire Urbaine Africaine: Un Bilan
  • Catherine Coquery-Vidrovitch
Bill Freund. The African City: A History. New Approaches to African History series. New York: Cambridge University Press, 2006 x + 214 pp. Photographs. Maps. Figures. Notes. Bibliography. Index. $75.00. Cloth. $19.99. Paper.

Cet ouvrage, qui retrace l’histoire urbaine africaine des origines à nos jours sur la totalité du continent, Égypte et Maghreb inclus, est un petit tour de force, qui démontre la maîtrise de l’auteur dans sa spécialité. Il témoigne de la richesse de la documentation consultée qui, plutôt que de surcharger l’ouvrage de notes infra-paginales, est regroupée de façon commentée à la fin de chaque chapitre. Il s’agit à la fois des ouvrages généraux majeurs concernant la question, et des études de cas les plus illustratives ou significatives. Peu sont oubliées même si, sauf exceptions, la littérature spécialisée de langue française reste lacunaire. L’objectif est explicite en introduction: mettre l’accent sur les processus économiques et sociaux davantage que culturels (bien qu’en fait les deux se révèlent traités à peu près à égalité). Il est vrai qu’on apprend beaucoup sur les villes, et relativement peu sur les citadins: la vision spatiale et urbanistique “à la française” est privilégiée plutôt que l’étude sociale et culturelle.

Le plan est chronologique, visant à retracer dans ses grandes lignes l’histoire longue de l’incorporation de l’urbanisation africaine dans le système mondial, depuis les origines et la genèse des contacts avec le monde extérieur, en insistant sur la phase coloniale et en débouchant sur les villes d’aujourd’hui et leur devenir.

En réalité, l’auteur combine dans l’ensemble avec bonheur deux approches: d’une part une analyse circonstanciée à partir des terrains qui sont les siens, à savoir les villes d’Abidjan et de Durban (et, partant, du reste de l’Afrique du Sud); d’autre part il procède à l’évocation incessante de thèmes généraux à partir d’exemples comparés tirés de la littérature spécialisée. Cette promenade à travers les villes est parfois un peu frustrante: comment allier précision et concision? Mais dans l’ensemble le pari est réussi.

On regrette néanmoins qu’il n’ait réservé aucune réflexion à la question préalable: dans quelle mesure est-il légitime de rassembler les villes africaines juste parce qu’elles appartiennent toutes au même continent? Peut-on, au terme de cette étude, mettre en lumière un certain nombre de spécificités communes, qui pourraient par ailleurs être contredites par des différences de nature, de périodisation, ou de culture? En quoi cette histoire diffère-t-elle ou non de celle des villes dans le reste du monde? La question n’est pas posée en introduction, et aboutit, de façon surprenante, sur l’absence d’une conclusion; à la suite d’un ouvrage si dense, celle-ci tient en une phrase qui frappe par sa banalité: “By way of conclusion it can be said that even within Africa there is no simple formula for understanding the evolution of cities in the present phase” (196). Le contenu du livre vaut mieux que cela! [End Page 126]

L’urbanisation ancienne et précoloniale est exécutée en deux chapitres brefs qu’il réussit à faire originaux: soixante-quatre pages partagées également entre les villes anciennes (privilégiant les cas comparés d’Alexandrie et de Carthage tout en faisant un sort aux villes ouest-africaines), et l’émergence du mercantilisme international: villes de l’islam, villes négrières. Freund a raison de passer plus rapidement sur ce qui a été longtemps le plus étudié et a déjà donné lieu à publications de synthèse. Il le fait élégamment en circulant du Caire à Kano, de Zanzibar à Bouna, ou de Saint-Louis du Sénégal à Mozambique. Quelques remarques néanmoins: sa définition de la ville ancienne, quasi déterminée par son rôle politique et religieux, est un peu trop...

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