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143 9 Entre Afrique Et Occident: Regards Croises Sur La Perception De La Maladie M Mina Zaza Université Paris III - Sorbonne Nouvelle1 A l’arrivée de cette nouvelle maladie qu’est le SIDA, le monde scientifique et médical s’est trouvé désarme, Il a fallu l’identifier et trouver une solution thérapeutique a ce fléau que l’on ne maitrisait pas. Face à toute cette incompréhension des médecins, la voix des patients, qui subissaient la maladie, a voulu se faire entendre et guidait déjà le personnel médical sur ce qu’ils sentaient être le mieux pour eux. Ils ont aussi dû se battre pour faire entendre des douleurs que les médecins refusaient d’admettre parce qu’elles ne figuraient pas dans leur documentation. Pour les femmes, faire entendre leur désir d’être mère malgré leur volonté de faire avorter toutes les séropositives et de tuer ces patientes dans leur identité de mère; faire entendre une souffrance qui va au-delà du physique, une amé blessée de se sentir seule et rongée par la maladie. C’est pour toutes ces raisons que j’ai voulu entendre ces voix et les porter jusqu’ici. Les représentations de la maladie, c’est-àdire tout ce que la société et la culture imposent comme vision du Sida, ainsi que la connaissance qu’en a la personne avant d’être atteinte, sont souvent en contradiction avec ce que les malades vivent eux-mêmes. J’ai voulu principalement interroger des Africains venus d’Afrique noire pour voir et savoir comment ils vivent et gèrent cette maladie dans le contexte occidental, s’ils se contentent de la médecine occidentale ou s’ils vont puiser dans leurs ressources traditionnelles pour se soigner. A quoi est confronté un Africain malade qui vient se faire soigner en France, et à quoi la France est-elle confrontée lorsqu’ elle veut traiter un malade africain ? 1 Doctorante en Littérature Générale et Comparée, ce sujet est hors de mon champ de recherche, mais présente un intérêt et s’y rattache dans son aspect comparatif. 144 Des entretiens avec des malades français nous ont permis d’établir une comparaison sur la gestion d’une même maladie. La présente étude s’organise autour de thématiques différentes construites selon les réponses des personnes interrogées. Présentation des personnes interrogées Dans mon étude j’ai consulté deux champs, celui des patients atteints du VIH, et celui de certains professionnels, notamment une psychologue française et un directeur et membre d’association. J’ai principalement interroge deux femmes africaines (Murielle de Cote d’Ivoire, et Bety du Congo), une femme française (Lisa) et un africain du Togo (Marius2 ). Ces personnes fréquentent le service du Professeur Bricaire, responsable du service des maladies infectieuses et tropicales de la Pitie Salpetrière. Etant moi-même originaire d’Afrique du Nord, j’ai eu du mal à avoir le témoignage d’une maghrébine. En ce qui concerne la communauté asiatique, la question reste quasi inabordable. Pour les professionnels, j’ai interrogé Gérard, bénévole de l’association Aides3 et directeur de l’association Elle Ephémère4 ; Nicole, psychologue dans le service cite précédemment, et Adelaïde, une camerounaise médiatrice dans l’association Ikambere, une association qui réunit toutes les femmes atteintes du VIR, actuellement fréquentée par 80% d’africaines d’Afrique subsaharienne. Découverte et annonce de la maladie Toutes les personnes interrogées ont contracte la maladie par relation sexuelle. Pour la grande majorité des africaines entendues, elles l’ont appris lors d’examens routiniers de suivi de grossesse. C’est le cas de Murielle. Elle est arrivée en France pour se marier avec un homme qu’elle ne connaissait pas, suite à un mariage arrange. Elle avait déjà un 2 Les prénoms ont bien entendu été modifiés. 3 Créée en 1984 et reconnue d’utilité pub1ique en 1990, Aides est la première association française de lutte contre le sida. 4 LFMR: Association internationale de femmes, créée par Nicole MarchandGonod , vice-présidente, et Gérard Berlureau, président. [3.145.23.123] Project MUSE (2024-04-24 05:46 GMT) 145 fils en Afrique d’un autre homme. C’est en se rendant à l’h...

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