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51 4 La Crise Ecologique Comme Exigence D’un Nouveau Paradigme G Gomdraogo Pierre Nakoulima Universitéde Ouagadougou Résume: De la révolution scientifique des 16e et 17e siècles nous avons hérite une signification de la nature comme un lieu neutre et inerte offert àla maitrise et àla domination. Mais la crise environnementale de notre temps répute caduque cette vision des choses et nous enjoint de formuler une nouvelle acception de la nature, un nouveau paradigme en remplacement du paradigme Galileo cartésien. Mots clés : nature, exploitation, domination, crise, éthique, paradigme, complexité. Abstract: From the 16th and 17thcentury scientific revolution, we inherited a meaning of nature as a neutral and inert place offered to men s control. But the environmental crisis of our time proves false null and void this vision of things and urges us to formulate a new meaning of nature, a new paradigm to replace the Galileo-Cartesian paradigm. Key words : nature, exploitation, domination, crisis, ethic, paradigm, complexity. Le monde moderne, selon la périodisationfamilière aux historiens, s’entend comme ce qui commence juste à la fin de la renaissance et s’oppose aussi bien à l’ancien qu’au contemporain. L’avènement de la modernité est redevable a la réforme de l’établissement des hommes dans le monde, a une rupture dans leur manière de l’habiter, de penser ce qui les entoure. On aura sans doute compris que le monde moderne est lie à l’avènement de la révolution scientifique des 16e et 17e siècles. Une intelligibilité nouvelle de la nature s’institue dans le sillage de cette mutation. La nature sera comprise comme l’ensemble des phénomènes 52 soumis à des lois, phénomènes analysables en termes de distribution spatiale des corps en mouvement et théoriquementréductibles en éléments simples. Avec la science moderne s’opère une césurecomplète qui fait advenir une représentation du monde et des choses foncièrementdifférente de celle qui l’a précédée, Cette intelligibilité moderne de la nature semblede nos jours ne plus s’autoriser que de la tradition. La nature dans son destin contemporain ne tient plus sous la même exigence qu’autrefois. Les lignes maîtresses de l’intelligibilité contemporaine nous situent aux antipodes de son acception moderne. On pourrait parler d’un renversement complet de perspective, de l’avènement d’un nouveau paradigme, ou si l’on veut d’une reparadigmatisation de la nature. C’est en tout cas ce que semble enjoindre la crise environnementale à laquelle nous sommes confrontés. Il s’agira dans les lignes qui vont suivre de repérer les éléments déterminants de ce nouvel avènement. La signification moderne de la nature De Galilée a Newton, poussons jusqu’à Laplace, en passant par Descartes, une intelligibilité nouvelle de la nature s’est mise en place en dépit de toutes les différences, de toute l’originalité des différents protagonistes de la mutation scientifique des 16e et 17e siècles : Newton, par exemple, contredit sans doute moins le mécanisme qu’il ne propose, en instaurant certes une rupture, un autre modelé de mécanisation de la physique ou des mouvements autres que ceux produits par l’impulsion sont possibles. La jonction de la physique et de l’intelligibilité mathématique permet l’avènement d’une nature, la nature mécanisée, la nature moderne dont les caractéristiques principales sont la légalité, la réversibilité, le déterminisme, la simplicité. La mathématisation initie le clivage entre le monde de la vérité et le monde des valeurs. La nature pré-galiléenne était celle que nous donnaient nos sens. La physis des grecs tout comme la natura médiévale pouvait s’accommoder du principe interne d’une spontanéité vitale, de formes substantielles d’essences auto-réalisatrices. Toutes deux renvoyaient a l’idée de devenir. Physis vient de phuein qui veut dire engendrer et nature de nasci qui signifie action de faire naitre, croissance. A l’époque du cosmos, [3.142.198.129] Project MUSE (2024-04-26 05:24 GMT) 53 tout étantétaitinterprète comme upokeimenon, comme subjectum. L’upokeimenon est la dénomination banale de tout étant, c’est la substance qui git la à partir de soi et qui est en même temps le fond de ses qualités changeantes. A cette époque l’homme...

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