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547 Chapter 25 La ville, le sport et les frontières interdites aux femmes massa et toupouri du Cameroun: itinéraire sportif universitaire de Félicité Minda Vella By André Tassou Résumé Au Cameroun, les peuples massa et toupouri se trouvent, majoritairement, dans les départements du Mayo-Danya et du MayoKany , dans la région de l’Extrême-Nord. Ce sont d’excellents lutteurs, de par leur éducation et/ou formation. Dans les zones rurales par exemple, sont organisés annuellement des championnats de “lutte traditionnelle” auxquels prennent exclusivement part de jeunes gens, symbole de masculinité, de bravoure et d’endurance. En ville par contre, il existe des structures d’encadrement ou garçons et filles (massa, toupouri ou non) peuvent s’exprimer en matière de lutte sans que l’épineuse question du genre ne soit évoquée. Au total, la ville apparait comme le leu par excellence de création, de transformation et de diffusion des civilisations de tous ordres. Elle est un “tout” et, par conséquent, marque la fin de certaines frontières jadis interdites en campagne, en l’occurrence la “lutte traditionnelle”. Mots clés: Cameroun, Ville, Sport, Genre, Massa-Toupouri, Frontières Abstract In Cameroon, the massa and toupouri peoples mainly live in the Divisions of Mayo-Dana and Mayo-Kany are in the now Far-Northern Region of Cameroon. These peoples are excellent wrestlers both by their upbringing and/or tradition. In the rural areas, for instance, 548 “traditional wrestling” organized annual championships exclusively reserved for young male wrestlers, a symbol to their masculinity, bravery and endurance. In cities, however, there are supervisory structures where boys and girls (massa, toupouri and otherwise) can express themselves in wrestling without the slightest evocation of the thorny gender issue. In all, the city appears as the venue per excellence for the creation, transformation and dissemination of all sorts of civilizations. The city marks the end of frontiers that formerly could not be crossed in the countryside, namely that of traditional wrestling for female actors. Key words: Cameroon, City, Sports, Gender, Massa- Toupouri, Frontier Introduction La ville, le sport et le genre retiennent de plus en plus l’attention des chercheurs, au regard de leur caractère essentiellement mouvant et mobilisant de par le monde. En Afrique subsaharienne comme partout ailleurs, des barrières sociales et culturelles qui, autrefois, étaient facilement perceptibles entre les femmes et les hommes, disparaissent progressivement, eu égard aux mutations (modernisation, mondialisation, etc.) qui s’opèrent au sein de la plupart des populations. Chez les peuples massa et toupouri du Nord-Cameroun par exemple, la jeune fille bénéfice désormais des mêmes structures d’encadrement et/ou d’éducation qui, jadis, lui étaient formellement interdites: l’école moderne notamment. Il en est de même de certaines frontières physiques, sociales, religieuses, linguistiques, culturelles et mentales a lui imposées par la société; lesquelles ne sont plus facilement visibles au niveau des centres urbains, petits et/ou grands. C’est dire que contrairement à la campagne, la ville marque la fin des frontières interdites aux femmes de nombre de peuples, notamment celle du sport en général et de la “lutte traditionnelle” en particulier. Au Cameroun par exemple, les questions liées au genre intéressent de plus en plus les scientifiques, les hommes politiques, la société civile, les Organisations Non Gouvernementales (ONG), etc. Ceci se [18.222.67.251] Project MUSE (2024-04-25 03:32 GMT) 549 traduit, en partie, par l’abondance des travaux produits dans ce domaine depuis les années 1980. Il s’agit, entre autres, des travaux de Delphine Zanga Tsogo927 , Jean Claude Barbier928 , Simon David Yana929 , Jean-Pierre Lachaud930 , Anne Emmanuelle Calves et Dominique Meekers931 , Paulette Beat-Songe932 , etc. Malheureusement, aucun de ces auteurs n’a pu aborder la problématique du sport féminin au Cameroun qui, pourtant, reste d’actualité. Ceci étant, en quoi la ville marque-t-elle la fin de certaines frontières interdites, notamment celle de la “lutte traditionnelle” et/ou du judo? Qu’est-ce qui, en réalité, sous-tend l’interdiction du sport de combat aux femmes massa et toupouri du Cameroun? Comment Félicité Minda Vella a-t-elle pu briser ce mythe au point de devenir une championne nationale? La réalisation de ce travail a exigé que je convoque une démarche à la fois qualitative et quantitative conséquemment, j’ai exploite trois principales sources...

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