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Chapter 7 Les conflits frontaliers entre les chefferies Bamiléké de l’Ouest-Cameroun
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153 Chapter 7 Les conflits frontaliers entre les chefferies Bamiléké de l’Ouest-Cameroun By Albert Pascal Temgoua Résumé L’état de guerre s’est présent au cours de l’histoire comme un état de bouleversement des structures sociales, politiques et très souvent matérielles. Les conflits armes constituent de ce fait un cadre privilégié pour les sociétés les plus fortes d’agrandir leur territoire OU leur population. C’est ainsi que l’impact des conflits armes fut considérable sur l’évolution des frontières des chefferies bamiléké de l’OuestCameroun . En dépit de l’interdiction des guerres tribales par les autorités coloniales, certaines chefferies, mues par un désir de puissance double d’une soif effrénée du pouvoir, allaient s’en servir en vue de réaliser leurs ambitions. Elles purent ainsi agrandir leurs territoires au détriment de leurs voisins. Fort heureusement, le rétablissement de la paix suivait toujours les conflits. Mots clés: conflits, chefferies, contestation, armée, armes, résolution, paix. Abstract War usually appears in history as a destruction of social, political and material structures. Armed, conflicts therefore constitute a good opportunity for warlike people to enlarge their territory or their population. This has been the case of the Bamileke chiefdoms of West Cameroon where armed conflicts seriously affected the evolution of frontiers. Despite the prohibition of tribal wars by the colonial masters, 154 some powerful chiefdoms undertook it to realize their territorial ambitions on their neighbours. Fortunately, the restoration of peace always followed conflicts. Key words: conflicts, chiefdoms, contestation, army, arms, resolution, peace. Introduction Les Bamiléké sont un peuple belliqueux dont l’installation dans le biotope aura été le fruit d’une certaine violence. De nombreux cas de guerres inter-chefferies sont signales et se signalent davantage. Il semble en effet que l’expansionnisme se pose comme la constant qui se dégage du processus de formation des chefferies bamiléké, une fois qu’elles ont pris naissance. De sorte que cerner, la problématique de leur évolution, c’est appréhender les campagnes militaires qui auront marqué la vie de ces communautés ; c’est d’abord tenter une esquisse de leur histoire militaire. Ce n’est pas que les sociétés bamiléké se définissent comme une civilisation de guerre et de l’agression. Il s’agit bien plutôt d’une situation qui pourrait procéder de l’exiguïté de la plupart de ces entités, en raison des fortes densités liées l’aboutissement dans les hauts plateaux de diverses migrations. Sous le débordement de leurs populations, les chefferies étaient contraintes à convoiter le territoire du voisin. L’étroites du territoire était donc responsable de nombreux conflits frontaliers qui emmaillaient les rapports entre les chefferies. Et dans leurs aventures guerrières, les chefs se heurtaient à d’autres chefs relativement puissants avec qui la partie était inégale au niveau de l’armement et des effectifs. On peut donc affirmer que dans les sociétés bamiléké de l’OuestCameroun , les majorités conflits inter-chefferies étaient relatives aux querelles frontalières. Les chefferies Bangou, Atcham et Bamendjou par exemple ont lutté avec presque tous leurs voisins pour sauvegarder étendre leurs frontières, A la question de savoir ce que les conflits armés leur ont apporté, les Tcham disent « beaucoup de choses », en avançant surtout l’agrandissement de leur territoire. C’est en effet au cours des affrontements armes avec leurs voisines que les frontières [3.238.79.169] Project MUSE (2024-03-28 14:13 GMT) 155 ces chefferies évoluèrent plus que jamais. Elles gagnèrent assez d’espaces plus qu’elles en perdirent. Mais chaque fois que la paix était rompue, les autorités cherchaient toujours à la rétablir. I. La Fougue Belliqueuse de Bangou D’une superficie de 90 km2, la chefferie Bangou partage ses frontières avec neuf voisins qui sont: Baham, Bandenkop, Bayangam, Bamena, Bangoua, Batchingou, Bana, Batcha, Babouantou. Son histoire militaire est impressionnante dans la mesure où elle s’est livrée a de des guerres de conquête contre sept de ses neuf voisins266 . Au terme de ces guerres, Bangou ‘est enrichie, entre 1916 et 1922, d’une parcelle de 1271 ha de superficie. A sa naissance, cette chefferie s’appelait d’ailleurs Nieup qui veut dire « qui bouge et bouscule tout autour de lui »267 . De tous ces conflits...